Energies marines renouvelables : quel avenir pour la filière française ? - L'EnerGeek

Energies marines renouvelables : quel avenir pour la filière française ?

Alstom_HaliadeLa loi de transition énergétique approuvée par le Parlement au mois d’octobre prévoit de porter à 32% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français d’ici 2030. Pour ce faire, il faudra compter sur une industrie naissante amenée à se développer dans les années à venir : les énergies marines renouvelables.

 

Une filière qui se développe dans l’Ouest de la France

A l’occasion des Assises de la mer et de l’inauguration, mardi 2 décembre, de l’usine de fabrication d’éoliennes marines d’Alstom dans la ville de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le Premier ministre Manuel Valls a souhaité réaffirmer l’importance de la filière pour la France.

A Saint-Nazaire, la nouvelle usine d’Alstom, récemment racheté par l’américain General Electric, permettra d’assembler les nacelles et les générateurs des éoliennes Haliade 150 (6 MW chacune). La production débutera en février. Le groupe américain a par ailleurs confirmé 1.000 créations d’emplois directs dans la région nantaise. Une première concrétisation pour une industrie naissante.

Du Tréport, en Seine-Maritime, à l’Île d’Yeu, en Vendée, ce sont quelque 600 éoliennes offshore posées qui seront installées dans les mois et les années à venir. L’industrialisation de la filière se manifeste à travers l’implication de grands groupes (Alstom, Areva, DCNS, EDF EN, STX) ainsi que de dizaines de PME, sur l’Ouest du territoire français.

Manuel Valls a par ailleurs profité des Assises de la mer pour annoncer officiellement, d’une part, l’attribution à EDF-DCNS et GDF Suez-Alstom de projets de construction de fermes-pilotes d’hydroliennes au large du Cotentin et, d’autre part, le lancement, en juin 2015, d’un appel d’offres de 150 millions d’euros pour développer l’éolien flottant, dont le modèle économique demeure encore vacillant, mais qui présente l’avantage de pouvoir être installé dans des mers trop profondes pour les éoliennes offshore classiques, traditionnellement posées au fond de l’eau.

 

Entre baisse des coûts de production et volonté de s’exporter, quel avenir pour les énergies marines renouvelables ?

Si les appels d’offres se multiplient, et si la filière se développe, mobilisant de nombreux acteurs (grands groupes, PME, Etat, collectivités) et créant des centaines d’emplois, nombreux sont les observateurs qui jugent le prix de la production d’électricité à partir des sources d’énergies marines renouvelable trop élevé.

Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables, reconnaît par exemple que le prix de l’éolien offshore est élevé : environ 200 euros pour un MWh produit pour le moment. Mais le président du SER rappelle que les premières installations photovoltaïques produisaient autour de 300 euros le MWh il y a quelques années seulement, contre 100 euros aujourd’hui.

D’ici quelques années, l’éolien offshore pourrait viser un prix compris entre 100 et 120 euros par MWh. Pour parvenir à une telle baisse des coûts de production, les industriels escomptent une réduction des délais de construction (que pourrait précisément permettre le “choc de simplification” promis par le Président François Hollande) et une amélioration de la puissance des turbines.

Surtout, la filière a vocation à s’exporter. Ainsi, les toutes premières éoliennes fabriquées dans la nouvelle usine d’Alstom seront fournies à l’américain Deepwater, qui a commandé cinq turbines pour équiper dès 2016 le parc de Block Island, lequel sera situé au large des côtes de l’Etat du Rhode Island. Quant au premier potentiel éolien européen, le marché britannique, il est situé à proximité. Une aubaine pour une filière française essentiellement concentrée sur le Nord-Ouest du territoire.

Rédigé par : Fabien Maout

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