L’énergéticien canadien SaskPower a inauguré ce jeudi 2 octobre 2014, dans le sud de la province du Saskatchewan, la première centrale au charbon équipée d’un système de capture du carbone. Cette technologie encore inédite à cette échelle au niveau international a été implantée sur le site de la centrale thermique de Boundary Dam dans la commune d’Estevan et aura nécessité un investissement de 1,4 milliard de dollars.
Un équipement a donc été construit pour recevoir le dioxyde de carbone rejeté par la centrale de Boundary Dam, une centrale de 110 MW, pour un projet encore inédit à une telle échelle commerciale. Le projet aura été financé à hauteur de 1,4 milliard de dollars dont 240 millions de subventions publiques.
Outre un système de récupération des gaz à effet de serre, ce nouveau dispositif prévoit de les évacuer à l’aide d’un pipeline vers des espaces de stockage souterrains permettant ainsi d’éviter toute dispersion dans l’air. Grâce à cette nouvelle installation, la centrale devrait réduire chaque année ses émissions de carbone d’un million de tonnes, soit environ 90 %. Elle pourra ainsi poursuivre son activité indispensable à l’approvisionnement de plus de 100.000 foyers canadiens du Saskatchewan tout en réduisant de manière significative son empreinte carbone.
Si plusieurs experts en énergie ont exprimé leurs craintes de voir le prix de l’électricité augmenter de 10 à 30 % au regard de l’investissement réalisé, les élus locaux ont assuré qu’il n’y aurait aucun impact sur la facture d’électricité. Des revenus supplémentaires pourraient même être générés par la vente des produits chimiques récupérés, à des compagnies pétrolières comme Cenovus Energy Inc, une société de Calgary. Le groupe Cenovus a en effet pour habitude d’utiliser du CO2 afin de stimuler la production de ses champs pétrolifères vieillissants. Un contrat de dix ans concernant le rachat du gaz capturé aurait déjà été signé entre les deux compagnies.
D’autres détracteurs de ce type de technologie font valoir toutefois qu’en justifiant un emploi prolongé du carbone, elle ne répond en rien aux nouvelles exigences environnementales et que de tels investissements auraient tout aussi bien pu financer des projets d’énergies renouvelables.
Crédits photo : Wtshymanski
COMMENTAIRES
Le stockage, c’est pour augmenter la production de pétrole d’un gisement proche.
Pétrole qui une fois consommé produira peut-être plus de CO2 que celui récupéré et injecté dans les puits de pétrole.
En quelque sorte, la subvention aura servi à financer l’extraction du pétrole.