Les enjeux énergétiques autour d’une éventuelle indépendance écossaise

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Alors que les Écossais se prononcent aujourd’hui jeudi 18 septembre sur leur indépendance et la séparation de l’Ecosse et du Royaume-Uni, ...

EcosseAlors que les Écossais se prononcent aujourd’hui jeudi 18 septembre sur leur indépendance et la séparation de l’Ecosse et du Royaume-Uni, des questions se posent quant à l’avenir de la collaboration des deux nations en matière énergétique. Un marché commun pourrait se segmenter en cas du victoire du « oui » au référendum, provoquant ainsi une augmentation significative des coûts de production énergétique pour le pays des Highlands.

 

 

[stextbox id= »info »]Production énergétique et remis en cause du marché commun[/stextbox]

L’Ecosse possède aujourd’hui de très fortes ressources énergétiques. 99% des ressources britanniques en hydrocarbures sont situées dans les eaux écossaises, et le pays effectue actuellement deux tiers de ses exportations d’hydrocarbures à destination de ses voisins britanniques. Elle assure également prés du tiers de la production renouvelable électrique du Royaume-Uni.

Comme l’a rappelé Fergus Ewing, ministre de l’Energie, des Entreprises et du Tourisme dans le gouvernement écossais, « nous sommes la nation la plus riche en énergie par tête en Europe. Nous représentons 8% de la population du Royaume-Uni, 1% de celle de l’Union européenne, mais nous possédons 90% de la capacité hydroélectrique britannique, la plus grande réserve pétrolière de l’UE, 25% du potentiel éolien offshore de l’UE et 10% de son potentiel en matière d’énergie des vagues« . Un potentiel considérable dont la gestion pose aujourd’hui question en jour de référendum historique sur l’indépendance de la nation écossaise.

En effet, si les indépendantistes estiment que le marché commun de l’électricité perdurera permettant ainsi à l’Ecosse indépendante d’écouler sa production au Royaume-Uni, les unionistes sont quant à eux bien plus septiques sur ce sujet arguant que l’électricité produite serait alors bien plus cher et que le gouvernement britannique privilégiera la solution la moins coûteuse, et ce que cette dernière ne proviendra probablement pas d’Ecosse…

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Une remise en cause du marché unique qui s’ajoutent à de multiples questions encore sans réponse concernant les réglementations du secteur énergétique en cas de victoire des indépendantistes. Des incertitudes qui ont poussé le président du groupe EDF Energy (la filiale britannique d’EDF, très présent outre-Manche) Vincent de Rivaz à s’interroger publiquement sur « l’impact des politiques fiscales, en matière de pensions, d’impôts et de devises dans le cas d’une Ecosse indépendante« .

Une éventualité qui ferait craindre également pour l’avenir des deux centrales nucléaires exploitées par EDF en Ecosse alors que le Premier ministre écossais s’est déclaré à plusieurs reprises pour une dénucléarisation progressive. Les centrales nucléaires de Hunterston et de Torness représentent actuellement près d’un tiers de la capacité de production d’électricité de l’Ecosse, et répondent à 46 % de sa demande en électricité.

[stextbox id= »info »]Un coût énergétique difficile à assumer seul[/stextbox]

Autre obstacle mis en avant par les partisans du « non » au référendum sur l’indépendance, le coût de l’électricité pour les Écossais devrait grimper en flèche en cas de séparation entre l’Ecosse et la Grande Bretagne.

Comme le soulignait dans ce sens un rapport du 9 avril 2014, il est vrai publié par le ministère de l’Énergie et du Changement climatique, « en cas d’indépendance, des coûts additionnels pour les consommateurs écossais seraient inévitables puisque les coûts des investissements dans les réseaux et dans la production d’énergie à faible émission de carbone ne seraient plus partagés entre les consommateurs d’un État écossais indépendant et ceux du reste du Royaume-Uni« .

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Une hausse des coûts prévisibles qui pourrait s’élever à plus 46 euros par an pour les ménages et 134.000 euros d’ici à 2020 pour un industriel de taille moyenne. Et plus encore si le pays maintenait son objectif de produire son électricité intégralement à partir d’énergies renouvelables. Des énergies renouvelables pour la plupart toujours en phase d’expérimentation comme l’éolien offshore ou les énergies marémotrices et qui nécessiteront des subventions publiques, soit un coût toujours plus élevé pour les usagers.

Crédits photo : Calum Hutchinson

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