Après plusieurs années d’incertitude, le marché photovoltaïque mondial aurait finalement surmonté sa crise de croissance. C’est en tous ce que démontrent les études récentes sur le sujet réalisées par les cabinet IHS et Bloomberg New Energy Finance selon lesquelles, l’augmentation progressive de la demande et le ralentissement des investissements des industriels du secteur auraient permis un rééquilibrage du marché. Un regain d’activité et de croissance en perspective pour tous les acteurs de la filière.
[stextbox id= »info »]Un rééquilibrage progressif de l’offre et la demande[/stextbox]
Ainsi, l’évolution de la demande sur le marché des panneaux photovoltaïques serait de nouveau positive. Selon les données publiées par le Bloomberg New Energy Finance, près de 52 GW devraient être installés en 2014 et plus de 61 GW pour l’année 2015, soit une progression de 29 % par rapport au niveau de la demande en 2013 et le signe d’un nouveau dynamisme du marché suscité par la baisse progressive des prix. Et les perspectives sont effectivement très encourageantes, le solaire pourrait représenter d’ici 2030, environ 18 % des capacités de production électrique installées dans le monde contre seulement 2 % en 2012.
Dans le même temps, les années de crise ont logiquement fait le tri chez les producteurs de cellules et de modules solaires. Si certains n’auront eu d’autres choix que celui d’arrêter leur activité, incapables de faire face à la chute des prix, d’autres plus résistants comme les chinois Yingli Green Energy ou Trina Solar, auront laissé passer l’orage en réduisant de manière significative leurs investissements dans l’attente d’un rebondissement de la filière. Une évolution qui aura permis de résorber les surcapacités de production des fournisseurs, comme le précise notamment Stefan de Haan, membre du cabinet IHS : « la surabondance de cellules et de modules s’est certainement asséchée. Il n’y a désormais plus de surcapacités massives ». Les capacités de production à l’échelle mondiale sont aujourd’hui estimées à près de 59 GW.
[stextbox id= »info »]Un secteur à nouveau rentable[/stextbox]
Mais si cette chute des prix se poursuit, avec une baisse supplémentaire de 12 % enregistrée en 2014, plaçant ainsi le prix autour de 0,57 €/watt contre 1,5 € en 2010, certains équipementiers auront tout de même réussi à restaurer une partie de leur marge par la baisse des coûts unitaires de production. Un rendement amélioré des cellules photovoltaïques permettant aux grandes entreprises du marché de renouer avec la rentabilité.
L’américain SunPower, filiale du groupe français Total a en effet récemment affiché des résultats positifs alors que le chinois Jinko Solar retrouve progressivement une profitabilité et multiplie les projets. La construction d’une centrale solaire en Afrique du Sud vient notamment d’être avalisée.
Une tendance encourageante pour l’avenir du marché photovoltaïque mais qu’il convient tout de même de tempérer. L’industrie solaire est en effet très volatile du fait des liens étroits qu’elle entretient avec les milieux politiques et les subventions gouvernementales. En Australie par exemple, plusieurs projets ont à ce jour été suspendus en raison du changement de cap opéré par le nouveau gouvernement Abbott sur le statut et l’aide aux énergies renouvelables.
[stextbox id= »info »]Vers une pénurie de panneaux solaires en 2015 ?[/stextbox]
D’autre part, si les conditions de développement sont de nouveau favorables, elles nécessiteront également une relance rapide des investissements de la part des producteurs. L’augmentation de la demande, ajoutée à un besoin croissant de renouvellement des capacités de production devenues obsolètes, pourraient en effet selon certains observateurs faire craindre une situation de pénurie d’équipements et cela dès la fin de l’année 2015.
Une situation qui inciterait les leaders du marché à favoriser leurs clients bénéficiant de contrats à long terme ou les installations de grandes dimensions aux dépends des plus petites. Les nouveaux marchés émergents comme ceux d’Amérique latine ou d’Afrique par exemple pourraient donc éprouver quelques difficultés à s’approvisionner au même titre que les particuliers dont les installations solaires sur toiture ne seraient pas prioritaires en cas de pénurie.
Toutefois, si pénurie il y a, elle ne sera que temporaire et ne devrait pas handicaper la croissance retrouvée de la filière comme l’explique Thierry Lepercq, président du groupe Solairedirect : « Il y a aujourd’hui une adaptabilité de la filière étonnante et il faut six mois pour construire une usine de cellules ou de modules. Et une pénurie de silicium n’est pas prévue ces prochaines années ».
De grandes entreprises du secteur à l’image des groupes Canadian Solar ou SunPower ont d’ailleurs déjà réinvesti massivement dans de nouvelles unités de production. La firme canadienne a engagé au mois de mai dernier la construction d’une unité de production de plus de 300 MW en partenariat avec le chinois GCL-Poly Energy. La compagnie américaine devrait quant à elle inaugurer d’ici 2017 deux nouvelles usines de production d’une capacité respective de 350 MW et 700 MW.
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