Les professeurs-chercheurs de l’Université de San Diego en Californie ont mis au point une technologie capable de produire de l’électricité à partir d’un tatouage éphémère qui capte de l’énergie d’un composant de la sueur : les lactates.
Pendant une activité éprouvante physiquement, le corps déclenche un phénomène appelé glycolyse, afin de fournir plus d’énergie à l’organisme. Dès lors, le niveau de lactate dans le sang augmente, ce qui est, chez les sportifs professionnels, un indicateur de bonne santé. Cependant, les prises de sang répétées ne sont pas forcément agréables pour les sportifs. C’est pourquoi, l’équipe dirigée par Joseph Wang a inventé un capteur de lactate sous la forme d’un tatouage pour pouvoir surveiller la santé des sportifs à partir de la quantité de lactate dans leur transpiration.
Cependant, les scientifiques n’entendent pas s’arrêter là. En effet, le tatouage est capable de capter les électrons contenus dans le lactate du corps humain grâce à une enzyme. Ce phénomène signifie que le tatouage arrive à générer un faible courant électrique (environ 4 microwatts par centimètre carré) à partir de la sueur. Il sera cependant nécessaire d’augmenter la puissance du courant car, pour avoir un ordre de grandeur, 10 microwatts sont nécessaires pour alimenter une montre à quartz. Cela étant, pour ce qui est de recharger un téléphone portable, c’est pas moins de 5.000.000 de microwatts qui sont requis. Dans l’hypothèse où la puissance générée augmenterait, les chercheurs ne se découragent pas et sont en ce sens en train de plancher sur une batterie à même de stocker l’électricité produite par ce dispositif.
Les savants ont dévoilé leur invention lors d’un rassemblement de la société américaine de chimie, la semaine du 18 août 2014, à San Francisco. Ils ont aussi évoqué leurs autres projets qui devraient prendre la forme de bracelets et de serre-têtes comme ceux utilisés par les tennismen, pour éviter de se cantonner au tatouage et surtout pour créer un courant suffisant pour charger des appareils électroniques dignes de ce nom.
Dernier avantage mis en avant par les universitaires : il s’agit d’une bio-batterie. Ces dernières seraient plus efficaces, renouvelables, sans risque, et ne contiendraient aucune matière toxique. De toute évidence, un plaidoyer qui plaît à la fondation nationale des sciences et à l’office de recherche navale, dans la mesure où ils financent ces travaux de recherche.
Une chose reste sûre : les scientifiques du monde entier continuent de mouiller le maillot pour mener à bien leurs recherches et inventer les modes de rechargement de demain.
Crédits photo : NE
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