Mardi 24 juin, la Fédération Française des Métiers de l’Incendie a remis le 21ème Oscar de la sécurité incendie à la Division production nucléaire EDF de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). La distinction reçue par cet établissement en considération des actions accomplies est l’occasion de se pencher sur la gestion du risque incendie au sein des centrales nucléaires.
[stextbox id=”info”] La prévention et la détection [/stextbox]
Dans un site aussi sensible qu’une centrale nucléaire, la sûreté nécessite une attention toute particulière. Au sein des centrales françaises, la prévention des incendies est confiée à un service interne dédié à la prévention des risques. A Saint-Laurent-des-Eaux, ce service reçoit depuis 2007 le renfort d’un sapeur pompier professionnel. Détaché à 80%, il officie en tant que conseiller technique auprès du chargé incendie du site, il assure la promotion d’actions de prévention des incendies auprès du personnel et dispense des formations adaptées aux différents corps de métiers.
Sur le plan matériel, les locaux sont construits de manière à circonscrire le feu à une seule pièce en cas d’incendie, notamment grâce à des murs et portes coupe-feu. Du matériel électronique permet de détecter un incendie au plus vite, pour permettre une intervention rapide. Pour le seul site de Saint-Laurent-des-Eaux , on dénombre 10.000 détecteurs incendies (mais aussi 1.500 extincteurs et 140 robinets d’incendie).
La prévention est également humaine grâce à des rondes de surveillance. Et chaque salarié d’une centrale est sensibilisé au risque incendie. Le mot d’ordre est de donner l’alerte au plus tôt, y compris pour une simple suspicion d’échauffement de matériel.
[stextbox id=”info”] L’intervention [/stextbox]
En cas d’incendie, dès que l’alerte est donnée, il revient à un opérateur de la salle de commande de déclencher l’intervention.
Les premières tâches des équipes EDF consistent à porter secours aux éventuels blessés, à surveiller le feu, et à déployer les moyens d’extinction qui n’engagent pas leur sécurité. Mais leur principale mission reste d’accueillir les pompiers sur le site sinistré et de les informer le plus précisément possible sur l’incendie en cours pour préparer au mieux la lutte active contre le feu.
La coopération entre les équipes de secours de la centrale et les pompiers n’est évidement pas improvisée. Des formations et des exercices d’entrainement sont organisés dans le cadre d’une coopération étroite entre les centres de production d’électricité et les SDIS (services départementaux d’intervention et de secours).
Cette coopération est encadrée par une convention d’intervention. A Saint-Laurent-des-Eaux, elle a été signée entre la centrale et le SDIS du Loir-et-Cher en 2007 et doit être renouvelée cette année. La coopération est évidemment facilitée par la présence sur site d’un sapeur pompier détaché dans les centrales.
[stextbox id=”info”] Les exercices d’entraînement [/stextbox]
Il n’est pas question de laisser place à l’improvisation pour faire face à un incendie dans une centrale nucléaire. Des exercices d’intervention variés sont régulièrement organisés pour s’assurer de la bonne coordination entre le personnel du site, les équipes de la centrale dédiées au secours et les secours externes (sapeurs pompiers donc, mais aussi la gendarmerie, la sécurité civile, les hôpitaux, le SAMU). Ils permettent de parfaire la prise de décision, la communication, et l’information auprès des populations.
En 2013, pas moins de 52 entraînements incendie et de 31 exercices (dont 5 en coopération avec le SDIS) ont été organisés sur le site de Saint-Laurent-des-Eaux. Chaque employé de la centrale à participé à au moins deux exercices.