A l’occasion de l’assemblée générale annuelle des actionnaires d’EDF, son PDG Henri Proglio a évoqué l’avenir du groupe alors que son mandat s’achève en novembre. Pour lui, il faut poursuivre la politique axée autour d’une électricité bon marché et des centrales nucléaires dont il souhaite voir la durée de vie prolongée dans les années à venir pour contribuer à la sortie de la crise économique.
« Pour les cinq à dix ans qui viennent, notre mission impérative est de contribuer à la sortie de la crise et à la préservation du pouvoir d’achat et de l’emploi » a déclaré Henri Proglio, qui estime tout de même que le coût de l’électricité facturée doit être quelque peut être rehaussé pour refléter les coûts réel de production (« Il faudra qu’un jour les coûts soient rejoints par les tarifs, sans pour autant amputer la compétitivité et le pouvoir d’achat des Français »).
La France propose l’une des électricités parmi les moins chères d’Europe grâce à ses parcs nucléaire (75% de l’électricité produite) et hydraulique (plus de 10%), deux sources d’énergie qui en outre présente l’avantage de ne pas émettre de CO2.
Si Henri Proglio a aussi mis l’accent sur l’importance et de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie, il pense donc que prolonger la durée de vie du parc nucléaire historique au delà de 40 ans est la condition sine qua non d’une maîtrise du coût de l’électricité.
Selon EDF, le coût moyen de l’électricité d’origine nucléaire sera, pour les prochaines années en France, de 55 euros le mégawatheure (contre environ 80 euros pour l’éolien terrestre et plus de 100 euros pour le solaire). Un coût qui sera, selon Henri Proglio, confirmé dans les semaines à venir par la Cour des Comptes.
Les travaux de maintenance lourde nécessaires pour prolonger la durée de vie du parc nucléaire historique nécessiteront eux quelques 55 milliards d’investissement d’ici à 2025.
Prolonger la durée de vie du parc historique est selon le patron d’EDF d’autant plus important que le marché de l’électricité européen est dans une impasse : les énergéticiens n’ont plus les moyens d’investir dans de nouvelles sources de production conventionnelle comme les centrales à gaz, à cause de la concurrence des énergies renouvelables qui reçoivent des subventions. A défaut de nouveaux moyens de production plus modernes, ils ont donc tendance à se réorienter vers le charbon, combustible très bon marché mais fortement émetteur de CO2, pour assurer la production électrique de base.