AREVA a mis en activité cette semaine son nouveau dispositif de démonstrateur de stockage d’énergie à sels fondus destiné aux installations solaires à haute concentration. Véritable innovation en matière de stockage de l’énergie, ce système devrait permettre d’accroitre et de stabiliser les productions d’énergie solaire.
Issue d’une collaboration entre AREVA et le laboratoire national américain de Sandia, au Nouveau- Mexique, cette innovation associe pour la première fois la technologie CLFR (Réflecteur à miroirs de Fresnel linéaires) mise en place par le groupe industriel français et un système de test à sels fondus.
La technologie CLFR repose sur un ensemble de miroirs qui concentrent le rayonnement du soleil afin d’augmenter la température d’un fluide caloporteur. Il s’agit ici des sels fondus qui sont stockés dans un réservoir surélevé. Le système permet alors d’extraire les sels du premier réservoir maintenu à 290°C, de les réchauffer par la réflexion des miroirs jusqu’à ce qu’ils atteignent une température de 550°C. Une fois ce degré atteint, ils sont transférés dans un autre réservoir de stockage. Lors de ce transfert, les sels fondus transitent par un échangeur thermique et créent ainsi la vapeur nécessaire à la production d’électricité avant de revenir dans le réservoir d’origine et de répéter le processus à l’infini.
Si ce système CLRF avait déjà fait ses preuves, c’est bien le recours aux sels fondus comme fluide caloporteur qui constitue ici la véritable innovation. Ils permettent en effet de faire fonctionner l’installation à haute température sans en augmenter les coûts. Ainsi, le démonstrateur mis en avant par AREVA devrait conduire à l’optimisation des coûts d’exploitation et de maintenance associés à la technologie solaire.
Comme l’affirme Sam Shakir, directeur des activités Énergie Solaire d’AREVA, « l’association de notre technologie CLFR, éprouvée et économique, à l’utilisation des sels fondus nous permet de proposer une solution innovante, fiable et économique pour stocker la chaleur de l’énergie solaire et réinjecter de l’électricité sur le réseau en continu et en toute flexibilité ». Un réel progrès en matière de stockage d’énergie qui devrait donc permettre d’optimiser l’exploitation de l’énergie solaire en générant de l’électricité aussi bien le jour que la nuit.
Soutenu par le Département de l’Énergie américain (DOE), ce projet devrait selon toute probabilité, permettre d’atteindre les objectifs fixés par le DOE lui-même dans le cadre du programme «Sunshot», à savoir, réduire les coûts des installations solaires de $.06 par kilowattheure d’ici à 2020.
Crédits photo : Jrkenneyjr