Certaines filières d’énergie renouvelable comme l’éolien terrestre, pourraient bien se voir supprimer les subventions et le régime dérogatoire dont elles bénéficient actuellement. C’est en tous cas ce que préconise le CRE dans son dernier rapport sur les coûts et la rentabilité des énergies renouvelables en France métropolitaine. Une recommandation qui fait notamment écho au récent changement de cap de la Commission européenne sur le sujet.
Ainsi, selon une étude publiée ce jeudi 17 avril par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), les énergies renouvelables telles que l’éolien ou le photovoltaïque, présenteraient à ce jour des taux de rentabilité élevés, autorisant une remise en question des aides publiques qui leur sont attribuées.
Particulièrement visé par cette recommandation, le secteur de l’éolien terrestre serait désormais considéré comme une énergie « mature » capable de supporter les mécanismes de marché et la mise en libre concurrence. Comme s’en explique le CRE, « les parcs éoliens à terre sont majoritairement financés via un financement de projet classique, avec un effet de levier qui peut parfois conduire à des rentabilités très significatives pour les actionnaires », voire « excessives ».
Soutenue par l’Etat qui fixe un prix d’achat de l’électricité produite supérieure au prix du marché, garanti sur 15-20 ans et auquel EDF ne peut se soustraire, la filière éolienne terrestre aurait donc vu ses marges progresser, alors même que les coûts de production dans cette filière sont en baisse. Une tendance qui résulte surtout de la baisse des coûts d’investissement liée aux prix des éoliennes plus avantageux et qui devrait se confirmer à long terme, la technologie éolienne étant aujourd’hui une technologie largement éprouvée.
Si ce mécanisme a bel et bien favorisé le développement des énergies renouvelables, il semble désormais difficilement justifiable au regard des coûts qu’il représente pour l’Etat comme pour les usagers. Le surcoût de cette subvention est en effet répercuté au consommateur final d’électricité via la Contribution au service public de l’électricité (CSPE), une taxe prélevée sur les factures d’électricité. Pour 2014, l’aide apportée aux énergies renouvelables (éolienne, solaire et biomasse) devrait totaliser 3,19 milliards d’euros sur une CSPE totale de 6,186 milliards, d’après les estimations de la commission.
Dans ce cadre, il serait donc temps selon les recommandations du CRE d’appliquer une logique de marché à ce secteur d’activité et de privilégier les mécanismes d’appel d’offres au tarif d’achat unique, afin de contrôler l’évolution des charges de l’électricité publique.
Concernant l’énergie solaire photovoltaïque, si la filière a également connu une diminution importante de ses coûts d’investissement, elle ne peut toutefois plus se prévaloir d’une rentabilité excessive. Le moratoire opéré par le gouvernement en 2010 sur ce secteur et la mise en place d’une tarification dynamique et de procédures d’appel d’offres fréquentes, ont déjà permis de limiter les tarifs et les volumes de production.
Crédits photo : Wagner Christian
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