En raison d’un potentiel hydroélectrique bien moins important que ses voisins, l’Argentine est contrainte de recourir aux énergies fossiles pour répondre aux besoins en électricité de plus en plus importants de ses 40,8 millions d’habitants. En 2011, 68,6% de l’électricité produite était issue des combustibles fossiles, faisant du modèle argentin une exception dans le paysage énergétique sud-américain.
En effet, l’Amérique du Sud est la seule région au monde où l’électricité est majoritairement produite grâce à des sources renouvelables, les énergies fossiles étant ainsi reléguées au second plan. En 2011, les seules ressources hydroélectriques du continent ont permis de produire 707,1 TWh d’électricité soit 19,8% de la production mondiale.
[stextbox id= »info »]Un mix-électrique dominé par les énergies fossiles[/stextbox]
L’Argentine a recours aux énergies fossiles de manière bien plus importante que les autres pays du continent, comme le Brésil, la Colombie ou le Venezuela : le fossile représente une part de 68,6% dans production d’électricité du pays. Une part qui a augmenté de 9% par rapport à 2010 et qui ne devrait pas fléchir à la vue des ressources que recèlent les sols argentins en pétrole non conventionnel (27 milliards de barils).
Alors que les énergies renouvelables sont à l’origine d’un peu plus de 26,6% de l’énergie produite en Argentine, la filière nucléaire est moins développée : elle ne représente qu’une part de 4,8% dans le mix-électrique du pays. Avec 6,3 TWh produits en 2011 par ses deux centrales (Atucha et Embalse), le nucléaire voit son taux de croissance chuter de 12% par rapport à 2010. Des résultats qui pourraient être revus à la hausse si l’Argentine réalise son projet de centrales nucléaires miniatures, évoqué début 2012.
[stextbox id= »info »]Les sources renouvelables en pleine expansion[/stextbox]
Avec une part de 25,1% dans le mix-électrique argentin en 2011, l’hydroélectricité est la principale source d’énergie renouvelable du pays. Malgré des ressources moindres que dans les pays voisins et un manque d’investissements empêchant la pleine utilisation de son potentiel (évalué à 130 TWh par an), la production hydraulique s’est élevée à 33,5 TWh en 2011. Dominant ainsi à 94,3% la production d’origine renouvelable. Les conditions météorologiques ont toutefois impacté la production d’hydroélectricité, ralentissant son taux de croissance de 2,2% entre 2010 et 2011.
Grâce à ses résidus de canne à sucre (la bagasse), l’Argentin tire 1,9 TWh d’électricité de sa biomasse. Soit une augmentation de plus de 11% par an en moyenne depuis 2001. Malgré un taux de croissance en forte hausse (18,5% en 10 ans) et d’importantes ressources en vent, l’Argentine peine par contre à développer sa filière éolienne qui participe à hauteur de 0,1% dans son mix-électrique. Enfin, le solaire photovoltaïque, avec 0,013 TWh produit en 2011, est à peine existant.
L’Argentine assure toutefois le développement de ses énergies renouvelables : 9 GW de capacités hydroélectriques devraient être construits dans les quinze années à venir alors qu’un accord avec la Chine vient d’être passé concernant la construction d’un parc éolien géant de 1.350 MW en Patagonie. La mise en service de ce dernier est prévue en 2017. Enfin, le secteur de la biomasse est également voué à s’étendre grâce à un potentiel non négligeable issu des déchets de l’industrie forestière.
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