Europe 1 et le blog SOS Conso hébergé par le Monde se faisaient l’écho, au début du mois d’octobre, du vent de colère qui souffle sur le secteur des petites éoliennes installées en milieu urbain. De nombreux clients sont en effet mécontents de leurs installations qui, à défaut de leur faire réaliser des économies, font parfois exploser leur facture d’électricité.
Beaucoup d’éoliennes de pignon produisent peu d’électricité et sont difficilement rentabilisées par leurs propriétaires, qui les installent sans études préalables et uniquement sur la base des promesses de leurs installateurs. De nombreux dysfonctionnements et une mauvaise connaissance des caractéristiques techniques de ce type d’installation sont ainsi à la base des critiques qui visent le crédit d’impôts censé favoriser leurs implantations.
[stextbox id= »info »]Des promesses non-tenues en milieu urbain?[/stextbox]
Le petit éolien, également appelé éolien individuel ou domestique, désigne les turbines éoliennes d’une puissance inférieure à une trentaine de kilowatts. Équipée d’un rotor de 2 à 3 pales tournant au rythme de 10 à 25 tours par minutes, ce type d’installation peut être utilisé pour répondre aux besoins électriques d’un site ou raccordé au réseau afin de revendre l’électricité produite.
Lorsqu’il est utilisé en milieu urbain, le petit éolien est majoritairement intégré au bâti (« éoliennes de pignon »). Les turbines sont fixées sur de petits mats verticaux d’une dizaine de mètres de hauteur, censés capter les vents faibles, quel que soit leur direction. Les ménages habitants une zone urbaine s’orientent vers ce type d’installation en raison, entre autre, du manque d’espace horizontal, de prix rendus attractifs par le crédit d’impôts gouvernemental de 32% ainsi que de promesses souvent trop optimistes concernant leur rentabilité.
Une récente étude menée par l’Agence de l’Énergie et de l’Environnement de Rhône Alpes pour le compte de l’association UFC-Que Choisir, a démontré que seulement deux éoliennes sur dix fonctionnent correctement en milieu urbain. La raison : « la non-prise en compte de la réalité physique du domaine éolien dans ce genre d’environnement ».
[stextbox id= »info »]Entre trop et pas assez de vent[/stextbox]
L’Association Française des Professionnels du Petit Éolien (AFPPE) avertit les consommateurs : « [nous n’avons] jamais rencontré de possesseur d’éolienne de pignon heureux ». Et pour cause, une éolienne de pignon ne se révèle que rarement efficace en raison de divers dysfonctionnements et de faiblesse des vents en milieu urbain. Pire, certains experts considèrent même l’éolien domestique contre-productif et dangereux pour le bâti.
Une installation de petit éolien est rarement efficace en raison de sa basse altitude et de la petite taille de ses pales. Pour produire de l’énergie dans des conditions optimales, une éolienne doit capter des vents puissants et réguliers (un type de vent qui ne se trouve qu’à une quarantaine de mètres de hauteur) grâce à des hélices de grandes tailles. De plus, le corps de l’habitat en milieu urbain et les perturbations du vent amènent parfois l’éolienne à tourner « comme une girouette ». Ce qui peut entrainer coupures, surchauffes (et donc dégradation du matériel) voir hausse de la consommation d’électricité (pour alimenter le dispositif de freinage).
La fixation d’une éolienne à la charpente peut également se révéler dangereuse. Les efforts mécaniques, les forts coups de vent et les vibrations sont en effet transmis à l’armature de l’installation : certains clients parlent de nuisances sonores et d’infiltrations due à la création de fissure. D’autres ont même vues leurs petites éoliennes s’envoler!
L’AFPPE met donc en garde les ménages face à des installations faites à la va-vite sans études sérieuses préalables. L’association conseille en effet de faire appel à un expert indépendant et de placer l’installation d’une petite éolienne dans « une démarche énergétique globale à l’échelle d’une maison ».
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