Des chercheurs de l’Université de Stanford, basée en Californie aux Etats-Unis, ont annoncé lundi 16 septembre être parvenus à produire de l’électricité en valorisant l’action de certains microbes qui digèrent les matériaux organiques présents dans l’eau usée.
De ces eaux usées à nos restes alimentaires, une grande partie de ce que nous considérons comme des déchets contient en fait de l’énergie potentielle en quantité non-négligeable. La valorisation énergétique de ces déchets, poursuivit par ces chercheurs américains, est donc un processus qui, à terme, pourrait être source d’une énergie renouvelable et respectueuse de l’environnement.
[stextbox id=”info”]Fonctionnement de la pile microbienne[/stextbox]
Les microbes exo-électrogéniques, connus des scientifiques depuis longtemps, sont des organismes vivants dans des environnements sans air, capables d’utiliser des minéraux oxydés afin de convertir des nutriments organiques en énergie. Voilà une dizaine d’année que des chercheurs tentent d’utiliser ces microbes comme de véritables “bio-générateurs d’énergie”.
Un défi que semble avoir relevé avec succès des chercheurs de l’Université de Stanford qui ont mis au point une pile microbienne. L’électrode positive de cette batterie récolte les électrons rejetés par les microbes situés autour de l’électrode négative. Ces électrons sont produits lorsque les microbes consomment les particules contenus dans les déchets organiques présents dans l’eau usée. Un processus baptisé “pêche aux électrons” par Craig Criddle, professeur au département d’ingénierie civile de l’Université de Stanford.
[stextbox id=”info”]Potentiel et enjeux de la “pêche au électrons”[/stextbox]
Les chercheurs à l’origine de ces travaux estiment leurs résultats prometteurs. En effet, cette batterie microbienne offre un rendement énergétique d’environ 30%, soit un taux d’efficacité équivalent à celui des meilleures cellules photovoltaïques actuelles.
Toutefois, ils font face à un problème d’ordre financier : l’oxyde d’argent, utilisé pour fabriquer la borne positive, est un matériau particulièrement coûteux. L’enjeu est donc maintenant de trouver une alternative moins onéreuse à l’argent afin de rendre la pile microbienne plus compétitive.
En plus d’être étendue dans des usines de traitements d’eaux usagées, les chercheurs californiens espèrent que leur technique sera un jour utilisée pour nettoyer lacs et océans des polluants organiques qui, bien souvent, menacent leurs écosystèmes.