Mercredi 8 mai, la Commission européenne a annoncé sa décision de taxer à 47% les importations de panneaux solaires chinois d’ici le 6 juin. Une décision qui ne plaît guère à Pékin, qui a décidé de répliquer.
Cette taxation décidé par Bruxelles ne sera que temporaire et devrait commencer le 6 juin prochain. Vendredi 10 mai, le gouvernement chinois a annoncé qu’une enquête anti-dumping sur des tubes importés de l’Union Européenne, du Japon et des Etats-Unis serait ouverte. Si les parts de marché de la Chine en Europe dans le secteur solaire sont passées de 0 à 80% en 5 ans, Pékin déplore le « signal négatif d’un retour au protectionnisme » donné par les responsables européens.
[stextbox id= »info »]Une politique protectionniste ?[/stextbox]
Karel de Gucht, commissaire européen au Commerce se défend de ces accusations de protectionnisme. Ce dernier se base sur une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles ayant montré que le solaire chinois bénéficie de subventions déguisées donc illicites. Le relèvement des tarifs douaniers européens ne serait alors qu’une réponse aux pratiques du géant asiatique.
L’Union européenne ne fait donc qu’utiliser les accords antidumping autorisés par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en cas de pratiques anticoncurrentielles.
Alors que l’Europe vit une période de désindustrialisation accrue, cette politique de relèvement des tarifs douaniers pourrait bénéficier d’un vrai soutien populaire. Cependant, le risque de voir la Chine accusée de tous les maux économiques du vieux continent est réel.
[stextbox id= »info »]Des difficultés à venir pour le photovoltaïque européen ?[/stextbox]
Même si la décision de la Commission représente un répit pour les constructeurs actuels du secteur solaire, qui souffrent de la concurrence chinoise, la hausse des tarifs douaniers pourrait engendrer un renchérissement du marché qui pourrait déboucher sur son étouffement.
En France, la hausse des prix du photovoltaïque cumulée à la baisse du prix de rachat de l’électricité pourrait engendrer d’importantes difficultés pour le secteur solaire.
Pour Pascal Lamy, directeur général de l’OMC, le protectionnisme ne protège plus. Une telle stratégie face un partenaire commercial tel que la Chine semble difficilement tenable à moyen et long terme. Face à cette stratégie offensive de l’Europe, la Chine pourrait être contrainte de diminuer ses subventions, le solaire chinois étant très proche d’une crise de surproduction.
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