Grand froid : quelles mesures prises pour le parc nucléaire ?

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Arthur Leroy

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Les périodes de grand froid peuvent avoir une influence sur la production et sur la sûreté nucléaire. Lorsqu’il gèle pendant ...

Les périodes de grand froid peuvent avoir une influence sur la production et sur la sûreté nucléaire. Lorsqu’il gèle pendant plusieurs jours, les prises d’eau des circuits de refroidissement peuvent en effet être affectées par la formation de glace.

L’ensemble des centrales nucléaires françaises ont été conçues pour résister à des conditions de grand froid (de -15 à -28 degrés en fonction des régions où sont situées les différentes centrales nucléaires françaises).

Néanmoins, malgré ses prédispositions, le parc nucléaire a rencontré des difficultés pendant certains hivers particulièrement froids. Les retours d’expérience de l’exploitant (1984/1985, 1986/1987, 2012, et 1990/1991  ainsi que 2009 pour la centrale de Chooz) ont conduit à un renforcement des mesures d’exploitations et des dispositions de conception.

Le renforcement des mesures a notamment été lancé suite à un incident étant intervenu à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux en janvier 1987. Au cours de cet hiver rigoureux, les eaux de refroidissement de la centrale avaient gelées en périphérie des aéroréfrigérants, ce qui a engendré des difficultés pour refroidir les réacteurs.

[stextbox id= »info »]Quel est le principal risque ? [/stextbox]

En cas de grand froid, le principal risque pour les centrales est l’obstruction des grilles qui protègent l’entrée des prises d’eau nécessaires pour le refroidissement de leurs installations. En effet, le frasil (paillettes de glace en suspension dans l’eau) peut colmater ces grilles et bloquer le passage de l’eau de refroidissement.

Il existe également un risque lié aux capteurs de mesure des niveaux des réservoirs de stockage. Mais l’historique des volumes permet de connaitre le niveau de ces réservoirs qui servent à alimenter le circuit primaire en eau ou à collecter l’eau issue des générateurs de vapeur.

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[stextbox id= »info »]Quelles dispositions ?[/stextbox]

Les parties de la centrale nucléaire qui sont exposées aux conditions hivernales sont placées en configuration hiver : suivi régulier du bon fonctionnement des appareils les plus sensibles au froid, rondes plus fréquentes…

Il existe deux types de mesures, en fonction du système de refroidissement de la centrale :

Les centrales refroidies en circuit ouvert, c’est-à-dire les centrales dont toute la chaleur est évacuée dans un cours d’eau ou dans la mer (ces centrales prélèvent et rejettent de gros débits) : en cas de risque de prise en glace des circuits de refroidissement, les pompes nécessaires à la production sont arrêtées. Les besoins de la centrale en eau sont moins importants,  car seules les pompes permettant d’assurer la sûreté de la centrale à l’arrêt sont maintenues en service.

Les centrales refroidies en circuit fermé, c’est-à-dire les centrales dont la chaleur est évacuée via des tours aéroréfrigérantes et dont les débits de prélèvement sont faibles. Ces centrales sont équipées de dispositifs de recirculation d’eau chaude : grâce à leur action, de l’eau chaude est rejetée directement devant les grilles de prise d’eau pour éviter leur prise en glace.

Les centrales en circuit fermé sont équipées de système de concentration d’eau chaude en périphérie de l’aéroréfrigérant.

Les tours aéroréfrigérantes des centrales de Cattenom sont équipées d’obturateurs de 15 mètres de haut qui permettent de limiter le tirage des tours.

A Chinon, les groupes moto-ventilateurs qui permettent la circulation de l’air dans les aéroréfrigérants sont arrêtés en cas de grand froids.

L’intérieur des tours aéroréfrigérantes est protégé grâce à un rideau de glace à Saint Laurent B et Bugey.  Le couvert de glace est en effet un isolant qui prévient la formation du frasil (un retour d’expérience des centrales électriques canadiennes)

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Suite aux retours d’expériences d’EDF et aux difficultés rencontrées à l’occasion de certains hivers, des mesures supplémentaires ont été adoptées dans les centrales concernées par ces difficultés : les obturateurs antigel ont par exemple été améliorés à Cattenom

A quels moments sont prises les mesures d’urgence ?

La phase de vieille : surveillance des conditions météorologiques, vérification des moyens anti-frasil

La phase de vigilance : en cas de prévision météo d’une température de -2 degrés pendant 2 jours successifs, les moyens anti-frasil sont mis en œuvre)

La phase de pré-alerte : en cas de température journalière inférieure à -5 degrés ou en cas de plus de 2 jours de températures négatives

– La phase d’alerte : en cas de température journalière inférieure à -10 degrés, ou en cas d’une situation durable de températures négatives

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