Dans son édition du mercredi 17 décembre, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung affirme que le gouvernement d’Angela Merkel planche actuellement sur la création d’un fonds consacré au démantèlement des installations nucléaires allemandes. Ce fonds devrait être constitué d’une enveloppe budgétaire de 17 milliards d’euros, remplie par les producteurs d’électricité nucléaire d’outre-Rhin.
Selon un document interne aux ministères de l’Économie et de l’Environnement consulté par les journalistes du Süddeutsche Zeitung, Berlin compte s’appuyer sur ses compagnies d’électricité pour financer sa sortie du nucléaire. Cette dernière a été décidée après la catastrophe de Fukushima qui a eu lieu en mars 2011 au Japon.
Le gouvernement d’Angela Merkel envisagerait en effet de verser quelques 17 milliards d’euros dans un fonds spécifique, destiné à financer les coûts à long terme des opérations de démantèlement nucléaire. En outre, 19 milliards d’euros supplémentaires devraient être apportés à ce fonds pour couvrir le coût du retrait et du retraitement des déchets nucléaires.
La constitution de ce fonds, dont le montant envisagé devrait aggraver le coût de la transition énergétique allemande, vise notamment à assurer la disponibilité des financements nécessaires sur le long terme. Il servirait notamment à prévenir les effets d’une faillite éventuelle de l’un des 4 opérateurs historiques de centrales nucléaires en Allemagne (E.ON, RWE, EnBW et Vattenfall).
“Rien ne nous dit que tous les producteurs d’électricité nucléaire survivront à l’évolution du marché de l’énergie et respecteront leurs obligations à long terme en terme de démantèlement”, a expliqué le journaliste allemand en charge de la rédaction de l’article.
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COMMENTAIRES
Angela Merkel ne veut pas faire savoir que la décision de démantèlement du nucléaire est en passe d’être sanctionnée par un tribunal arbitrale anti-démocratique de la Banque mondiale sous l’influence des lobbys, et que l’Allemagne risque de devoir payer justement 17 milliards d’Euros de dommage et intérêts aux entreprises du secteur estimant que cette décision politique porte un préjudice à leur intérêts. On comprend mieux pourquoi les allemands sont mieux informés (et plus révoltés) que les français sur ces tribunaux ISDS, qui devraient prendre une place prépondérante avec la signature du traité transatlantique.