C’est dans le Parc Naturel Régional des Ardennes, aux abords de la localité de Revin, qu’EDF a entamé cet été un vaste projet de mise à niveau de la centrale hydraulique de Revin (également appelée centrale de Saint-Nicolas). Troisième Station de Transfert d’Énergie par Pompage (STEP) à l’échelle nationale, la centrale de Revin est le théâtre d’un immense chantier de 4 ans qui a pour but de rénover ses quatre groupes de turbines-pompes.
La centrale de Revin a été construite au début des années 70 par le groupe français EDF, qui en assure également l’exploitation depuis sa mise en service en 1976. Elle est constituée d’un bassin supérieur baptisé “Les Marquisades” (une digue de 4.200 mètres de long pour un volume de 8,5 millions de m³), d’un bassin inférieur baptisé “Whitaker” (un barrage de 300 mètres de long pour un volume de 9 millions de m³) ainsi que d’une usine en partie souterraine.
Cette unité de production d’énergie propre, qui emploie actuellement 35 personnes, a été la première centrale EDF équipée de groupes réversibles “turbine-pompe” de type Francis. Télé-dirigée depuis le Centre de Conduite Hydraulique de Lyon, cette centrale de pompage-turbinage qualifié de “pure” (le réservoir en amont n’a aucun apport naturel) affiche une puissance totale de 800 MW grâce à ses 4 turbines pompes de 200 MW.
En 2010, EDF lance un appel d’offres européen pour procéder au remplacement de ce groupe de 4 turbines, toutes âgées de plus de 35 ans. Le chantier, mené par Alstom, s’étalera de l’été 2014 à courant 2018. Grâce à un investissement chiffré à quelques 100 millions d’euros, ces travaux permettront d’améliorer les performances de la centrale : les turbines verront en effet leur rendement augmenter de 3% (il est actuellement de 75%).
La France compte actuellement une trentaine de STEP pour une puissance cumulée d’environ 6.000 MW (120 GW au niveau mondial). Cette technique, qui nécessite la mise en place de deux bassins et d’une centrale hydroélectrique réversible, est basée sur le principe du “pompage-turbinage”. Pendant les heures creuses, au moment où la production d’électricité est supérieure à la consommation, la STEP utilise le surplus d’énergie pour pomper l’eau du bassin inférieur vers le bassin supérieur. A l’inverse, lors des pics de consommation, la centrale génère de l’électricité grâce à l’énergie gravitationnelle (l’eau du bassin supérieur est lâché et le courant, entraîné par la pesanteur, actionne une turbine qui produit de l’électricité).
Le mode de fonctionnement des STEP permet notamment de pallier l’intermittence de la production électrique des énergies renouvelables en utilisant l’énergie produite pendant les heures creuses.
Crédit photo : Mick Cam Photography
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