Alors que François Hollande a tenu à saluer, vendredi 4 novembre, l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, onze mois après son adoption, le Programme des Nations unies pour l’Environnement rappelle qu’en l’état, l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 °C est inatteignable.
« Un jour historique pour la planète ». Voilà comment la présidence de la République française a salué, vendredi 4 novembre, l’entrée en vigueur de l’accord de Paris sur le climat, adopté le 12 décembre 2015, au Bourget (Seine-Saint-Denis), par 195 pays. « Le seuil des ratifications – 55 Etats représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre – a été atteint en moins d’un ans » selon l’Elysée. « C’est la preuve que la communauté internationale a pris toute la mesure de l’urgence climatique et c’est le résultat de la mobilisation de la France dans le cadre de la présidence de la COP21 assurée par Ségolène Royal. »
Le président de la République, François Hollande, qui était d’ailleurs à Locminé (Morbihan) pour inaugurer le Centre d’énergies renouvelables de la ville, a indiqué qu’ « à partir d’aujourd’hui, l’accord de la COP21 devient la loi internationale ». Sur les 196 parties prenantes – les 195 pays et l’Union européenne –, 192 l’ont en effet signé et 92 ratifié. « Il a fallu onze ans pour que le Protocole de Kyoto entre en vigueur, pour l’accord de Paris, nous avons mis onze mois à peine » s’est également félicité le chef de l’Etat.
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Alors que la COP22 – du 7 au 18 novembre 2016 – va s’ouvrir à Marrakech, le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) a publié, hier, les chiffres annuels des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et l’objectif principal de l’accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », est en l’état difficilement atteignable, d’après l’organisme de l’ONU.
Si aucun effort supplémentaire n’est effectué, le réchauffement atteindra ainsi +3,6 °C en 2100 ; entre 2,9 et 3,4 °C si les Etats remplissent les engagements inscrits dans leurs INDC (Intended Nationally Determined Contributions). Ce qui a conduit le PNUE à exiger des parties prenantes à la Conférence sur le climat qu’elles revoient à la hausse leurs ambitions affichées. Toujours dans l’optique de parvenir à des baisses réelles et substantielles des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
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Crédits photo : France 3
COMMENTAIRES
Qui peut croire qu’un tel accord va sérieusement faire baisser les émissions de co2 ? Cela parait invraisemblable, mais attendons et nous verrons bien qui a raison. Seule une grave récession au niveau mondial pourrait y parvenir, mais est-ce souhaitable ( une récession, bien sûr). Les conséquences pourraient être pires probablement pour qui a faire un peu d’économie.
Beau symbole pour la cop22 au Maroc: une méga centrale à charbon pour 2017.