La filière nucléaire française va mieux. L’important programme de relance va permettre de créer de nombreux emplois. Au total, 100 000 personnes devraient être recrutées d’ici 2035.
La filière du nucléaire renaît
En 2025, la France confirme sa volonté de miser sur le nucléaire pour assurer sa souveraineté énergétique et décarboner son industrie, tout en maintenant sa place de leader européen de l’atome civil. Cette relance s’accompagne d’un défi colossal : recruter 100 000 personnes d’ici 2035 dans l’ensemble de la filière, un objectif porté par les industriels, les organismes publics et les pouvoirs publics eux-mêmes. La filière nucléaire compte aujourd’hui environ 250 000 salariés. Cette progression marque le début d’un cycle de croissance inédit, annonçant une transformation profonde du secteur. Les besoins explosent : la construction des nouveaux réacteurs EPR2, la prolongation du parc existant et les chantiers de maintenance génèrent déjà des milliers d’offres d’emploi dans tout le pays.
Le GIFEN, groupement industriel de la filière, estime que la charge de travail augmentera de 25 % sur dix ans, tandis que les commandes des grands donneurs d’ordre progresseront d’environ 30 %. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de relance politique et économique visant à faire du nucléaire une filière d’avenir, pilier d’un mix énergétique plus stable et bas-carbone. Partout en France, les entreprises cherchent des profils qualifiés, des ingénieurs comme des techniciens, capables de répondre à l’urgence de cette montée en puissance industrielle.
100 000 recrutements d’ici 2035 : un chantier humain colossal pour la filière nucléaire
L’objectif annoncé est clair : 100 000 recrutements avant 2035 pour soutenir la relance du nucléaire français. Ce chiffre, confirmé par le GIFEN, englobe les créations de postes liées à la croissance et les remplacements des départs en retraite. Dans le détail, 60 000 postes concernent les métiers dits « cœur » du nucléaire, notamment la chaudronnerie, la soudure, la tuyauterie, la radioprotection ou la maintenance des réacteurs. Les 40 000 restants concernent les fonctions support, la logistique, la conception et les métiers de l’ingénierie. La moitié des besoins provient du renouvellement des générations, l’autre moitié de la relance industrielle elle-même. Chaque année, environ 10 000 offres d’emploi sont ouvertes dans la filière.
Cette accélération traduit un basculement structurel : le nucléaire redevient un secteur d’embauche de premier plan, capable d’attirer autant les jeunes diplômés que les professionnels en reconversion. Les industriels insistent sur la nécessité de rendre ces métiers visibles, concrets et attractifs : les formations se multiplient, les campagnes de sensibilisation s’enchaînent et les partenariats écoles-entreprises se renforcent pour atteindre ce cap des 100 000 recrutements.
Un effort national pour concrétiser les 100 000 recrutements
Pour que les 100 000 recrutements deviennent réalité, la filière mise sur une mobilisation nationale sans précédent. France Travail rappelle que les métiers techniques du nucléaire figurent désormais parmi les plus recherchés du pays, au même niveau que ceux de l’aéronautique ou du BTP. Au total, 84 métiers stratégiques sont à renforcer, du CAP au diplôme d’ingénieur. Les besoins les plus urgents concernent les chaudronniers, soudeurs, techniciens de maintenance, mais aussi les ingénieurs en sûreté et en radioprotection.
Les PME et sous-traitants, maillons essentiels de la chaîne industrielle, devront recruter 2,5 fois plus de salariés que les départs enregistrés au cours de la prochaine décennie. Cette vague de recrutements nécessitera un effort massif de formation, d’encadrement et de valorisation des carrières.






