Énergies renouvelables : les objectifs sont « hors de portée » selon un rapport

Les énergies renouvelables se développent mais pas assez vite selon un rapport de l’agence internationale de l’énergie.

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Énergies renouvelables : les objectifs sont « hors de portée » selon un rapport | L'EnerGeek

Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) observe un ralentissement marqué du développement des énergies renouvelables à travers le monde. Au point que les objectifs fixés pour 2030 sont désormais « hors de portée ».


Un objectif ambitieux compromis


Dans un monde où la transition écologique est une priorité, l’Union internationale s’était fixé un objectif ambitieux : tripler les capacités mondiales d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Issu du sommet climatique de la COP28 à Dubaï en 2023, cet objectif vise à réduire drastiquement les émissions de dioxyde de carbone et à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Pourtant, selon le rapport de l’AIE publié le 7 octobre 2025, cet objectif est désormais « hors de portée ».


Alors que les capacités mondiales d’énergies renouvelables (solaire, éolien et hydraulique) devaient tripler pour atteindre plus de 8 000 GW d’ici 2030, elles ne progresseraient finalement que de 4 600 GW selon les dernières prévisions, soit l’équivalent de la capacité cumulée de la Chine, de l’Europe et du Japon réunis. Cela représente une multiplication d’environ 2,6 fois par rapport à 2022.

Auparavant, l’AIE tablait encore sur plus de 5 500 GW de nouvelles installations entre 2024 et 2030. Cette révision traduit une dynamique globale moins soutenue : là où les projets se multipliaient d’année en année, plusieurs facteurs freinent désormais les investissements et ralentissent la mise en chantier.


Des politiques nationales qui freinent l’essor


La principale raison évoquée par l’AIE réside dans les décisions prises par deux géants de la production d’énergie : les États-Unis et la Chine. Aux États-Unis, la suppression anticipée des crédits d’impôt pour les technologies propres entraîne une chute des projets d’énergie solaire et éolienne. Parallèlement, les restrictions à l’importation d’équipements renouvelables et la suspension des concessions pour les projets d’éoliennes offshore ont réduit de près de 50 % les prévisions de croissance du marché américain.


En Chine, la transition d’un système de tarifs régulés vers des enchères compétitives a diminué la rentabilité des projets, entraînant un recul de près de 5 % dans les prévisions de production. Ces évolutions réduisent l’appétit des investisseurs internationaux pour les nouvelles capacités renouvelables.


Des progrès notables ailleurs dans le monde


Malgré ce ralentissement global, l’AIE relève des avancées dans d’autres régions. L’Inde est en passe de devenir le deuxième moteur de croissance des capacités renouvelables, avec une capacité multipliée par 2,5 en cinq ans, grâce à l’expansion de l’hydroélectricité et aux enchères solaires. L’Europe devrait afficher une performance légèrement supérieure aux attentes, portée par l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Pologne. Enfin, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord voient leurs ambitions croître, notamment grâce au développement rapide des capacités solaires.


Le retard dans le déploiement des énergies renouvelables menace non seulement la trajectoire climatique mondiale, mais aussi la sécurité énergétique des États. L’AIE rappelle que, sans l’essor des renouvelables, l’Union européenne aurait importé près de 47 % de son électricité en 2023, contre seulement 24 % grâce au développement des technologies vertes. Réduire le recours aux combustibles fossiles reste donc au cœur des stratégies climatiques futures.

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