L’entreprise française EDF a changé d’avis. Elle va désormais participer à la construction d’un barrage de grande ampleur à Madagascar. L’annonce a été faite par Emmanuel Macron, en déplacement sur place.
EDF et le barrage de Madagascar
L’annonce a surpris les observateurs. EDF s’engage formellement dans le projet de barrage hydroélectrique de Volobe. Aux côtés du conglomérat malgache Axian et de la plateforme d’investissement panafricaine Africa50, l’énergéticien français prend 37,5 % du capital de la Compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe (CGHV). L’accord a été scellé lors de la visite officielle du président Emmanuel Macron à Madagascar, marquant une étape décisive pour une infrastructure qui dormait depuis 2015.
Sur le papier, l’opération s’affiche comme une bénédiction. Le barrage, implanté à 350 kilomètres d’Antananarivo, au cœur de la région Est, ambitionne de produire jusqu’à 120 mégawatts, l’équivalent de l’électricité nécessaire pour alimenter 2 millions de personnes. Dans un pays où les deux tiers de la population vivent encore sans accès à l’électricité, l’enjeu est donc capital.
Mais pourquoi ce soudain revirement d’EDF après des années d’atermoiements ? D’après le président de la CGHV, les négociations techniques et financières ont duré huit mois. EDF exigeait des garanties, notamment sur le volet financier de l’opération. A priori, ces garanties ont été obtenues.
Un projet de barrage qui traîne depuis 2015, relancé grâce à EDF ?
Ce barrage, serpent de mer du développement malgache, avait été annoncé dès 2015 par le président Hery Rajaonarimampianina. Il aura fallu une décennie pour que le projet passe de la planche à dessin aux premières pierres. Le coût de l’ouvrage est estimé entre 525 et 700 millions d’euros, selon la présidence française.
D’ailleurs, EDF a exigé de nouvelles études environnementales et sociales avant de signer, afin de s’assurer de l’impact réduit sur les familles concernées. Ainsi, tous les feux semblent enfin au vert pour que le projet puisse se réaliser.