Rhône CO2 : c’est quoi ce projet de pipeline ?

Un pipeline, un investissement colossal et une grande ambition environnementale : qu’est-ce que le projet Rhône Décarbonation, aussi appelé Rhône CO2 ?

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Rhône CO2 : c’est quoi ce projet de pipeline ? | L'EnerGeek

Un pipeline, un investissement colossal et une grande ambition environnementale : qu’est-ce que le projet Rhône Décarbonation, aussi appelé Rhône CO2 ?

Un pipeline de 300 km pour transporter du CO2

Le 20 mars 2025 marquera le lancement de la concertation publique autour du projet Rhône Décarbonation qui sera ouverte jusqu’au 20 juin. Baptisé PL2, ce pipeline existant sera réaménagé dans le cadre du projet Rhône CO2. Il s’agit d’un grand programme industriel visant à capter et transporter le dioxyde de carbone (CO2) émis par la cimenterie Vicat de Montalieu-Vercieu (Isère), jusqu’à un terminal de liquéfaction à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Concrètement, le projet Rhône CO2 a pour objectif de capter et de transporter environ 1,2 million de tonnes de CO2 chaque année via le pipeline PL2. Une fois liquéfié, le CO2 sera chargé sur des navires à destination de réservoirs géologiques situés en mer du Nord ou en Méditerranée.

Le projet mobilise plusieurs acteurs industriels :

  • Vicat, responsable du captage du CO2 ;
  • SPSE (Société du Pipeline Sud-Européen), en charge du transport via un pipeline réaménagé ;
  • Elengy, qui assurera la liquéfaction et le chargement des navires ;
  • RTE (Réseau de Transport d’Électricité), qui fournira les 70 mégawatts nécessaires au fonctionnement de l’usine de captage.

Un projet à 1,5 milliard d’euros

Le projet Rhône CO2 représente un investissement total de 1,5 milliard d’euros. À elle seule, la construction de l’usine de captage nécessitera entre 600 et 900 millions d’euros, selon Didier Petetin, directeur général délégué de Vicat, cité par le Journal de l’Entreprise.

Pour alléger cette charge financière, les porteurs du projet misent sur des aides publiques. Elengy espère obtenir entre 3 et 4 millions d’euros de subventions européennes, tandis que SPSE table sur une enveloppe comprise entre 2 et 3 millions d’euros. Comme l’affirme Didier Petetin, directeur général délégué de Vicat, cité par le Journal de l’Entreprise : « Le soutien de la puissance publique au plan financier et réglementaire est incontournable pour sa concrétisation ».

Des infrastructures limitées et des craintes locales

Au-delà du financement, le projet doit relever plusieurs défis techniques. Les infrastructures portuaires à Fos-sur-Mer posent problème. « On est le seul port d’Europe dans lequel on rentre par un rond-point et une seule route », expliqué Jean-Claude Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille-Provence, cité par Le Figaro.

Autre point sensible : la construction d’une ligne à très haute tension (THT) pour alimenter l’usine de captage. Traversant une partie de la Camargue, cette installation suscite des oppositions locales malgré les efforts de RTE pour limiter son impact environnemental.

Un projet pilote pour la décarbonation industrielle

Le projet Rhône Décarbonation ambitionne de faire de la cimenterie de Montalieu-Vercieu la première cimenterie zéro CO2 de France. Il s’inscrit dans une volonté plus large de réduire les émissions industrielles dans la vallée du Rhône, l’une des zones géographiques les plus polluées de France.

Toutefois, son avenir repose sur la capacité des porteurs du projet à convaincre les citoyens et les autorités de sa viabilité. La concertation publique, ouverte jusqu’au 20 juin 2025, jouera un rôle clé dans l’acceptation de ce projet d’envergure.

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