Le 6 novembre 2024, le gouvernement britannique a dévoilé un nouveau projet visant à créer le plus grand réseau de chaleur du pays. Ce réseau d’un montant d’un milliard de livres (environ 1,15 milliard d’euros) doit approvisionner en chaleur décarbonée près de 1 000 bâtiments emblématiques, tels que le Palais de Westminster et la National Gallery, grâce à l’énergie récupérée du métro londonien, du fleuve Thames et des réseaux d’égouts.
La chaleur résiduelle pour faire des économies d’énergie
Le projet, piloté par le South Westminster Area Network (SWAN) en collaboration avec les entreprises spécialisées Hemiko et Vital Energi, s’inscrit dans le cadre des efforts de décarbonisation de la capitale. Il a été conçu pour répondre aux défis posés par la dépendance aux énergies fossiles, responsables de 30 % des émissions de carbone du Royaume-Uni. En capturant la chaleur résiduelle produite par des sources locales telles que le métro et le fleuve, ce réseau permettra de chauffer des bâtiments sans émettre de gaz à effet de serre supplémentaires.
Bénéfices attendus :
Réduction annuelle des émissions de CO2 de 75 000 tonnes, soit l’équivalent de la plantation de 1,2 million d’arbres.
Diminution de la pollution de l’air et amélioration de la qualité de vie des habitants.
Création de centaines d’emplois locaux et contribution à la sécurité énergétique.
Réseau de chaleur à Londres : combien va coûter ce projet ?
Les premiers travaux de construction devraient débuter en 2026, avec des objectifs à long terme pour une mise en service complète d’ici 2050. Le partenariat SWAN prévoit un investissement initial de 100 millions de livres (environ 115 millions d’euros) sur trois ans, suivi de 500 millions de livres (environ 575 millions d’euros) sur une décennie. Ces investissements devraient transformer le réseau en un projet d’envergure similaire à l’industrie éolienne offshore du pays.
Phases de financement | Montants prévus |
---|---|
Phase initiale (3 ans) | 100 millions de livres (~115 M€) |
Phase intermédiaire (10 ans) | 500 millions de livres (~575 M€) |
Investissement total d’ici 2050 | 1 milliard de livres (~1,15 Md€) |
La transition énergétique passe par les réseaux de chaleur
Les réseaux de chaleur, qui répondent aujourd’hui à 3 % des besoins de chauffage du Royaume-Uni, pourraient jouer un rôle beaucoup plus important à l’avenir, représentant jusqu’à 20 % des besoins en chauffage d’ici 2050. Ces systèmes permettent de redistribuer la chaleur captée localement pour alimenter des systèmes de chauffage central et de production d’eau chaude.
« Utiliser la chaleur résiduelle de sources telles que la Tamise et le métro pour chauffer des sites iconiques comme le Parlement et la National Gallery est un exemple prometteur des initiatives à venir pour atteindre un chauffage économique et bas-carbone », a déclaré Miatta Fahnbulleh, ministre de la protection des consommateurs énergétiques. Cette initiative se veut également un modèle pour encourager d’autres villes européennes à exploiter des sources de chaleur excédentaire, comme celles des centres de données et des réseaux de transport.
Quels bâtiments seront chauffés par la chaleur résiduelle ?
Outre ses avantages environnementaux, le projet vise à stabiliser les coûts énergétiques en utilisant des sources de chaleur locales et renouvelables. Adam Hug, chef du conseil de Westminster, a souligné l’importance de réduire la dépendance au gaz, qui reste un des principaux contributeurs aux émissions de carbone et à la pollution atmosphérique.
Le réseau couvrira des sites clés tels que le Palais de Westminster, Whitehall, l’abbaye de Westminster, et des infrastructures jusqu’à la gare Victoria. D’autres bâtiments, comme la Tate Britain et le Somerset House, pourront également se connecter au réseau. Cette flexibilité permettra aux édifices historiques de préserver leur apparence extérieure tout en adoptant un chauffage moderne et respectueux de l’environnement.
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