Comme l’an passé, après les déboires de l’hiver 2022-2023, l’hiver 2024-2025 s’annonce serein du côté de l’approvisionnement de la France en gaz. Les réserves sont bien remplies et devraient permettre d’assurer la demande, indiquent les régulateurs des réseaux.
Les réserves de gaz sont bien remplies
À l’aube de l’hiver, la France se trouve dans une position favorable en ce qui concerne ses réserves de gaz. Selon les gestionnaires du réseau de transport de gaz, GRTgaz et Teréga, les réserves nationales de gaz sont actuellement remplies à hauteur de 95 %. Ce taux de remplissage, comparable à celui des hivers précédents, est jugé suffisant pour affronter un hiver rigoureux, voire tardif. Ainsi, la sécurité énergétique du pays est assurée.
D’après les perspectives gazières pour 2024-2025, publiées par GRTgaz et Teréga, la France dispose des infrastructures nécessaires pour répondre à la demande énergétique, et ce, même dans les scénarios de baisse significative des températures. En effet, les régulateurs affirment que « le réseau français est en mesure d’assurer les approvisionnements nécessaires pour couvrir les besoins de consommation, même en cas de forte baisse des températures ».
Par ailleurs, ces prévisions rassurent, surtout après les craintes de pénurie provoquées par la crise gazière de l’hiver 2022-2023, liée au début de la guerre en Ukraine. De plus, l’une des forces de la France dans ce contexte réside dans son réseau diversifié et sa capacité d’importation renforcée. Depuis l’hiver 2021-2022, l’Europe a réduit de 70 % ses importations de gaz en provenance de Russie, grâce à l’augmentation des flux provenant de pays comme la Norvège, les Pays-Bas et l’Espagne. Mais aussi, grâce à des importations massives de gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime.
Un réseau européen de plus en plus intégré
L’un des faits marquants de ces dernières années est l’augmentation de la solidarité européenne en matière d’approvisionnement en gaz. Selon les chiffres avancés par GRTgaz et Teréga, douze nouveaux points d’entrée ont été créés en Europe depuis 2022, dont quatre seront opérationnels d’ici la fin de l’année 2024. Ces nouvelles infrastructures permettent notamment l’importation de GNL depuis les États-Unis.
De plus, cette stratégie collective renforce les échanges entre pays européens. Lors de l’hiver 2023-2024, la France a joué un rôle clé en transitant un volume net de 83 TWh de gaz vers des pays voisins comme la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Cependant, malgré ces bonnes nouvelles, les gestionnaires de réseaux appellent à la prudence. Ils avertissent qu’en cas de pointe de froid tardive, la marge de sécurité pourrait être faible, surtout si les stockages ont été trop sollicités en début d’hiver. Pour cette raison, GRTgaz et Teréga insistent sur l’importance de préserver les réserves de gaz dès le début de la saison froide. Enfin, ils encouragent les Français à poursuivre leurs efforts de sobriété énergétique.