En quête d’économies en raison du déficit public de la France, le gouvernement a en ligne de mire les transports les plus polluants. Qu’il s’agisse de l’aérien, du maritime ou de l’automobile, ces derniers seront tous trois soumis à de nouvelles taxes l’année prochaine. Celles-ci seront effectives si le projet de loi de finances, qui fixe le budget de 2025, et qui a été présenté le 10 octobre 2024, est approuvé par l’Assemblée nationale.
Surtaxe pour les transports maritime et aérien
Le projet de loi de finances pour 2025, présenté le 10 octobre 2024, place les transports polluants au cœur des nouvelles mesures fiscales. CMA CGM, géant français du transport maritime, devra payer une taxe exceptionnelle dès l’an prochain. Le gouvernement table sur 500 millions d’euros en 2025 et 300 millions d’euros en 2026 provenant de cette taxe, visant les superprofits réalisés dans le secteur du fret. Cette contribution exceptionnelle fait partie de la stratégie gouvernementale pour capter des ressources supplémentaires face au déficit public. Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, avait anticipé cette taxe, déclarant qu’il était prêt à contribuer à cet effort de solidarité. Malgré cette imposition, le régime fiscal de la taxe au tonnage, qui calcule les impôts sur la capacité des navires plutôt que sur les bénéfices, sera maintenu.
Le secteur aérien, lui aussi, sera impacté par cette réforme. Les taxes sur les billets d’avion (TSBA) pourraient doubler en 2025, atteignant un rendement annuel d’un milliard d’euros. Cette hausse vise à réduire l’empreinte carbone du transport aérien, en particulier sur les trajets courts et les vols en jets privés.
Un malus élargi et plus strict pour les automobilistes
L’automobile n’échappera pas aux nouvelles taxes. Le malus écologique sera durci en 2025, avec un abaissement du seuil d’émissions de CO2 de 123 g/km à 118 g/km, rendant ainsi de nombreux véhicules neufs éligibles à cette taxe. Les conducteurs de véhicules particulièrement polluants verront aussi leur facture s’alourdir, le montant maximal du malus passant de 50 000 euros à 60 000 euros en 2025, pour atteindre 70 000 euros en 2027. Un maximum qui concerne les véhicules émettant plus de 225 g/km de CO2.
Le malus au poids sera également abaissé, et s’appliquera à partir de 2026 aux véhicules pesant plus de 1 500 kg (1 600 kg). Cette nouvelle taxe affectera notamment les SUV et les grandes voitures familiales. En parallèle, les aides à l’achat de véhicules électriques seront réduites, passant de 1,5 milliard d’euros à 1 milliard d’euros dès 2025, avec une priorité donnée aux ménages modestes. Ces mesures visent à encourager l’acquisition de véhicules plus respectueux de l’environnement tout en allégeant et en « verdissant la fiscalité » justifie le gouvernement.