L’Italie continue d’exploiter des gisements de gaz. Elle vient même d’ouvrir le robinet de l’un de ses principaux réservoirs pour assurer son indépendance énergétique. Le gouvernement récuse les accusations concernant des pratiques allant à l’encontre de la transition énergétique.
ENI, le géant italien des hydrocarbures, débute l’extraction du gisement de gaz Argo Cassiopea. Découvert il y a vingt ans, ce dernier est situé au sud de la Sicile, près de Licata. Le gaz, transporté via des canalisations sous-marines, est ensuite acheminé vers le sud de l’île avant d’être injecté dans le réseau national. Par ailleurs, il s’agit d’un projet crucial pour l’Italie. En effet, il pourrait permettre d’injecter jusqu’à 1,5 milliard de mètres cubes de gaz par an dans le réseau, selon les autorités.
Le ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto, qualifie cette étape de « déterminante pour augmenter la sécurité et l’indépendance énergétique du pays ». En effet, malgré une production nationale de gaz relativement faible, l’Italie consomme une grande quantité de gaz naturel. Soit environ 35 % de son énergie totale. En 2023, sur les 61 milliards de mètres cubes consommés, seuls 3 milliards provenaient de la production intérieure. Tout le reste provient d’Algérie, le principal fournisseur pour l’Italie depuis le début de la guerre en Ukraine.
Cependant, ce projet ne fait pas l’unanimité. En effet, les écologistes soulignent les limites de ce gisement. Avec une capacité estimée à 10 milliards de mètres cubes, ce gisement serait épuisé en dix ans. De plus, selon eux, plutôt que de se concentrer sur des ressources fossiles polluantes comme le gaz, l’Italie devrait investir davantage dans les énergies renouvelables.
Cette critique s’inscrit dans un contexte où la Première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni, poursuit la politique de son prédécesseur, Mario Draghi. Ainsi, elle renforce les accords de fourniture de gaz avec des pays comme l’Algérie et la Libye. Ces accords visent non seulement à assurer la sécurité énergétique de l’Italie. Mais aussi à faire du pays un « hub énergétique », facilitant le transit des ressources africaines vers l’Europe.