Le 30 mars, EDF a officiellement franchi une étape décisive dans le développement de son projet Nuward. Le petit réacteur nucléaire modulaire va bénéficier de sa propre filiale, Nuward, pour développer son activité. Le projet doit se concrétiser à partir de 2030.
En décembre 2021, Renaud Crassous, le directeur de projet de Nuward, accueillait Bruno Le Maire lors de la World Nuclear Exhibition. Et il lui présentait alors le projet de petit réacteur nucléaire modulaire d’EDF. A l’instar d’autres entreprises de la filière nucléaire, EDF estimait alors que le “petit nucléaire” était appelé à devenir une sérieuse option dans le cadre de la transition énergétique. Et ce nouveau nucléaire, plus facile à déployer, représentait alors une source supplémentaire pour produire de l’énergie décarbonée.
Deux ans plus tard, le projet entre dans une nouvelle dimension. Et EDF vient de créer une filière dédiée au projet Nuward. Elle vise à renforcer le développement de ce petit réacteur modulaire SMR. “Nuward s’engage maintenant dans l’avant-projet détaillé, en ligne avec son objectif de construction en 2030”.
Quel est l’intérêt d’un petit réacteur nucléaire modulaire ? Sa taille est un atout, et elle doit permettre un deploiement simplifié du nucléaire sur les territoires. Concrètement, le projet Nuward se base sur la technologie des réacteurs REP. EDF précise que la future petite centrale aura une puissance de 340 MWe. Elle sera répartie sur deux réacteurs de 170 MWe chacun.
Pour donner vie à ce projet, EDF n’est pas seul. L’énergéticien s’est allié à plusieurs partenaires : le CEA, Naval Group, TechnicAtome, Framatome et Tractebel. Leurs expertises cumulées doivent participer à la conception, à la construction et enfin à l’exploitation de ces nouvelles centrales nucléaires.
Renaud Crassous estime que “le premier béton du réacteur [sera] coulé dès 2030 en France”. La prochaine étape ? En juillet prochain, Nuward soumettra son dossier d’options de sûreté (DOS) à l’Autorité de Sûreté du Nucléaire française. En parallèle, la nouvelle filiale d’EDF devra sélectionner et évaluer des sites potentiels pour accueillir la première centrale Nuward de l’Hexagone.
Surtout, le projet Nuward a été pensé pour s’inscrire dans la logique de la transition énergétique. D’après EDF, le petit réacteur nucléaire modulaire a vocation à replacer les centrales thermiques “qui sont fortement émettrices de CO2”. L’idée est donc d’installer un petit réacteur Nuward sur les sites qui servaient auparavant aux centrales à charbon, à fioul ou à gaz.
Du côté des applications, la nouvelle filière Nuward estime que le petit réacteur pourra être utile à de nombreux usages. Le communiqué de presse d’EDF liste notamment la production d’hydrogène, le chauffage urbain, la chaleur industrielle et le dessalement.
Si EDF accélère sur son petit réacteur nucléaire modulaire, c’est parce que le sujet est appelé à gagner du terrain. Depuis 2018, le Canada par exemple investit dans la recherche pour développer des petits réacteurs nucléaires modulaires. Et le pays compte bien sur cette nouvelle option nucléaire pour diminuer, à terme, la part de ses centrales à charbon dans sa production d’énergie. D’autres pays, tels que les Etats-Unis, la Chine ou encore la Russie s’intéressent également à cette technologie. Plus récemment, c’est le groupe public tchèque d’énergie CEZ qui a annoncé son propre projet. Le 27 février dernier, CEZ a annoncé qu’il visait l’année 2032 pour l’exploitation commerciale de son premier petit réacteur nucléaire modulaire.
Alors que le marché mondial commence à se structurer, EDF entend bien trouver sa place grâce à sa nouvelle filiale. Et le communiqué de presse du groupe ne laisse pas place au doute. “Nuward a pour ambition de devenir le leader européen en matière de SMR.”
COMMENTAIRES
Super ces nouveaux réacteurs nucléaires.
Plus petit donc plus facile à construire.
Plus facile à refroidir.
un seul petit réacteurs de 170 mw .produira assez de chaleur pour chauffer 50000 logements et les alimenter en ECS.
Cela permettra d’immenses économies en gaz naturel.
N’en déplaise aux écolo-debiles, c’est certainement pas avec les methaniseur qu’on va se passer de gaz russe.
QU’EDF commence par faire fonctionner ce qu’ils o’t commencé à construire I’m y a 16 ans ava’t de se lancer dans un nouveau désastre