Ce 29 avril 2022, Albioma, producteur d’énergie renouvelable spécialisé dans l’Outre-Mer, a annoncé avoir accepté l’OPA amicale lancée par le fonds de pension américain KKR. Ce changement de propriétaire interroge sur la stratégie future de cet acteur central de la transition énergétique de l’Outre-Mer.
Albioma accepte l’OPA du fonds américain KKR
En 2013, Séchilienne Sidec, opérateur historique de nombreuses centrales au charbon de l’Outre-Mer français, prend le nom d’Albioma, pour marquer son recentrage vers la biomasse et le photovoltaïque.
Le groupe, qui exploite depuis plus de 20 ans la bagasse (résidu de canne à sucre) dans des centrales thermiques, entend progressivement convertir à la biomasse bois ses centrales au charbon, notamment celle de Le Gallon (Martinique), CTM et Caraïbes-Énergie (Guadeloupe), Bois Rouge et Le Gol (La Réunion).
Le groupe entend ainsi passer de 74 % de renouvelables dans sa production électrique à 90 % en 2025. Parallèlement, Albioma est également devenu le principal opérateur de centrales photovoltaïques dans les DOM. Le groupe est également présent au Brésil et à l’île Maurice.
Pour financer son plan d’investissement, Albioma a décidé, ce 29 avril 2022, d’accepter l’OPA amicale lancée par le fonds américain KKR. L’offre va être émise au prix de 50 € par action, plus le versement d’un dividende de 0,84 € – soit une valeur supérieure de 51,6 % au cours de clôture du 7 mars 2022, veille de la révélation par Bloomberg de l’opération de rachat.
KKR affirme vouloir soutenir la transition énergétique des DOM
Cette OPA porte la capitalisation d’Albioma à environ de 1,67 Md€. En ajoutant la dette nette de 859 M€, à fin 2021, la valorisation de l’énergéticien ressort à 2,7 Md€. L’opération reste conditionné à l’autorisation des autorités de la concurrence compétentes : KKR devrait déposer une note relative à cette OPA auprès de l’Autorité des Marchés Financiers mi-mai 2022.
En cas de succès de l’OPA, si KKR atteint les 90 % du capital, le fonds lancera une procédure de retrait obligatoire des marchés financiers. KKR a affirmé vouloir poursuivre la transition énergétique de l’Outre-Mer, tout en augmentant la présence d’Albioma à l’international, notamment en investissant dans la géothermie en Turquie.
Cette opération a été fortement critiquée par certains défenseurs de l’autonomie énergétique des DOM, qui craignent qu’un fonds de pension ne cherche que la rentabilité, notamment à la Réunion, dont Albioma assure aujourd’hui 60 % de la production d’électricité.
« Comment La Réunion peut-elle atteindre son autonomie énergétique si le principal producteur d’électricité de l’île passe sous le contrôle d’investisseurs américains ? La production d’énergie est d’une importance stratégique et politique majeure et ne doit pas échapper aux Réunionnais. La souveraineté énergétique est un choix politique économique qui doit rester dans la main des Réunionnais », a ainsi écrit dans une tribune Vincent Défaud, membre de Génération Ecologie et candidat aux législatives dans la 2ème circonscription de la Réunion.
Bonjour,
D’accord avec Vincent Defaud: double faute ! Passer sous tutelle d’un fonds de pension, et de surcroît US !!! Tout faux !
Spéculation qd tu les tiens !
Il eût été souhaitable que Albioma reste française, défendant les intérêts et objectifs de la Transition Énergétique et Écologique, en France, avec des français !
Cette OPA même amicale est un leurre !
Dommage !
Une marche AR serait souhaitable !
Slts
Guy