VertVolt : le label de l’ADEME pour l’électricité verte

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L’ADEME a lancé, fin octobre, le label VertVolt pour les offres d’électricité verte. Le but ? Offrir une meilleure visibilité ...

VertVolt : le label de l'ADEME pour l'électricité verte
VertVolt : le label de l’ADEME pour l’électricité verte - © L'EnerGeek

L’ADEME a lancé, fin octobre, le label VertVolt pour les offres d’électricité verte. Le but ? Offrir une meilleure visibilité aux consommateurs à mesure que le nombre d’offres autour de l’électricité verte augmente en France. Le label doit récompenser les offres les plus engagées et répondre à la demande de transparence de la part des consommateurs français. La liste des premières offres labellisées VertVolt a également été publiée dans la foulée.

L’électricité verte est-elle vraiment verte ?

La question n’est pas nouvelle, puisque depuis plusieurs années les associations de consommateurs se mobilisent sur le sujet. 60 millions de consommateurs et Que Choisir ont régulièrement alerté les consommateurs français sur les offres d’électricité verte. En 2007 déjà, Greenpeace s’interrogeait sur les fournisseurs d’électricité verte pas vraiment verts. L’ONG avait alors lancé son propre système d’évaluation des fournisseurs français d’électricité verte : Ecolo Watt.

Depuis 2018, l’ADEME alerte aussi régulièrement les pouvoirs publics et les consommateurs sur le sujet. A mesure que le nombre d’offres autour de l’électricité verte augmentent, les consommateurs rencontrent de plus en plus de difficultés pour sélectionner leur offre. Le constat de l’ADEME en la matière est d’ailleurs alarmant. « Parmi les offres d’électricité « verte », toutes ne garantissent pas en réalité que l’électricité achetée provienne d’énergies renouvelables comme le terme « vert » pourrait le laisser penser. » La situation est d’autant plus dommageable que les offres d’électricité représentent déjà 70% des offres d’électricité dans l’Hexagone. Et leur part progresse encore.

Or la tendance chez les consommateurs français est à plus de transparence. Ils veulent pouvoir souscrire à des offres vraiment engagées. Cet engagement éco-responsable sur l’énergie est notamment une préoccupation forte chez les jeunes consommateurs. Encore faut-il pouvoir se fier à un label commun. C’est désormais chose faite avec le lancement, le 22 octobre dernier, du label VertVolt de l’ADEME.

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VertVolt, le label de l’ADEME

Alors en quoi consiste le nouveau label de l’agence ? D’après l’ADEME, le label VertVolt vise à « améliorer la lisibilité des offres dites d’électricité verte ». Il doit « aider les consommateurs à mieux appréhender la multitude d’offres d’électricité verte qui s’offrent à eux ». Concrètement, le label propose deux niveaux de certification : « choix engagé » et « choix très engagé ». Pour décrocher l’un de ces précieux labels, un fournisseur doit s’engager à acheter 100% d’électricité d’origine renouvelable à des producteurs français. Les garanties d’origine sont contrôlées par l’ADEME. Pour le « choix très engagé », le fournisseur doit répondre à un engagement supplémentaire. En effet, au moins 25% de son électricité verte doit provenir d’installations récentes et sans soutien public, ou régies par une gouvernance partagée.

Avec les deux niveaux du label VertVolt, l’ADEME veut donner la main aux consommateurs. « En souscrivant à une offre d’électricité verte VertVolt, le consommateur est certain de rémunérer par le biais de sa facture d’électricité des installations d’énergies renouvelables en France ». L’agence estime aussi que cette meilleure visibilité devrait soutenir l’accélération du développement des énergies renouvelables en France.

Un outil ludique pour retrouver la confiance des consommateurs

La défiance des consommateurs envers les énergies vertes ne sera pas résolue par le seul label. « Les garanties d’origine, malgré leur nom, suscitent la méfiance des consommateurs ». Ce constat dressé par l’ADEME est amer, et VertVolt va inclure un volet plus ludique pour briser cette défiance. En effet, les fournisseurs devront apporter des garanties supplémentaires pour permettre une meilleure transparence sur les offres labellisées. Ainsi, les consommateurs auront accès aux informations relatives à l’origine géographique ainsi qu’à la technologie de production de leur électricité verte.

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L’ADEME précise que les fournisseurs doivent préciser « la part que représente leur offre labellisée VertVolt dans le portefeuille de tous leurs clients ». Dernier détail et non des moindre : les fournisseurs ont la possibilité d’apposer le logo « sans nucléaire » sur le logo du label VertVolt, sous certaines conditions. Un argument qui pourrait séduire les consommateurs réfractaires à l’énergie nucléaire.

Label VertVolt de l’ADEME : 7 offres déjà labellisées

Conjointement au lancement du label VertVolt, l’ADEME a publié la liste des premières offres labellisées. Sept offres ont décroché le précieux label pour l’instant. On dénombre : 4 offres engagées, 2 offres très engagées et 1 offre très engagée sans nucléaire (Enercoop). De nouvelles offres pourraient décrocher l’un des deux labels dans les prochains mois. L’ADEME espère également que son label VertVolt encouragera plus de fournisseurs à s’orienter vers « des offres vertes plus qualitatives ».

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Une réponse à “VertVolt : le label de l’ADEME pour l’électricité verte”

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    dominique22

    Bonjour. Votre article est intéressant.

    Le nouveau label Vertvolt de l’Ademe apporte des infos au consommateur et lui permet de mieux distinguer les acteurs engagés des autres.

    Il faut aussi voir les limites de ce label. En particulier vous avez noté qu’il y a : 4 offres engagées, 2 offres très engagées et 1 offre très engagée sans nucléaire (Enercoop). Sachant que toutes ces offres sont 100% renouvelables, il est bien difficile de comprendre qu’elles peuvent être 100 % renouvelables … avec ou sans nucléaire. Il y a d’ailleurs un fournisseur qui n’a que des offres « vertes » (100% renouvelables) et pourtant il souscrit au nucléaire (ARENH).

    Enfin, il est possible d’être 0% nucléaire (Enercoop) et d’acheter quand même de l’électricité sur les marchés (électricité tout venant donc en France principalement nucléaire). C’est dans les comptes annuels publics d’Enercoop et ça s’explique facilement. A certains moments, il n’y a pas assez d’électricité renouvelable et il faut compléter avec des achats sur le marché. A d’autres moments, il y a trop d’électricité renouvelable et il faut vendre le surplus sur le marché. Vous avez parlé de Greenpeace : ils n’ont pas parlé de cela.

    Pour plus de détails sur le fonctionnement des offres d’électricité renouvelable https://fr.wikipedia.org/wiki/Offre d’électricité renouvelable (France)

    Il reste encore du travail à faire pour la transparence sur les offres d’électricité renouvelable : ce qui ne va pas au fond, c’est le système des garanties d’origine qui est légal et qui permet à un fournisseur de se déclarer 100% renouvelable tout en achetant de l’électricité qui n’est pas renouvelable. Une réponse possible et simple dans le principe : le fournisseur doit dire où va l’argent qui lui sert à se procurer de l’électricité (par exemple : 60% va au renouvelable et 40% va au non-renouvelable).

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1 réflexion au sujet de « VertVolt : le label de l’ADEME pour l’électricité verte »

  1. Bonjour. Votre article est intéressant.

    Le nouveau label Vertvolt de l’Ademe apporte des infos au consommateur et lui permet de mieux distinguer les acteurs engagés des autres.

    Il faut aussi voir les limites de ce label. En particulier vous avez noté qu’il y a : 4 offres engagées, 2 offres très engagées et 1 offre très engagée sans nucléaire (Enercoop). Sachant que toutes ces offres sont 100% renouvelables, il est bien difficile de comprendre qu’elles peuvent être 100 % renouvelables … avec ou sans nucléaire. Il y a d’ailleurs un fournisseur qui n’a que des offres « vertes » (100% renouvelables) et pourtant il souscrit au nucléaire (ARENH).

    Enfin, il est possible d’être 0% nucléaire (Enercoop) et d’acheter quand même de l’électricité sur les marchés (électricité tout venant donc en France principalement nucléaire). C’est dans les comptes annuels publics d’Enercoop et ça s’explique facilement. A certains moments, il n’y a pas assez d’électricité renouvelable et il faut compléter avec des achats sur le marché. A d’autres moments, il y a trop d’électricité renouvelable et il faut vendre le surplus sur le marché. Vous avez parlé de Greenpeace : ils n’ont pas parlé de cela.

    Pour plus de détails sur le fonctionnement des offres d’électricité renouvelable https://fr.wikipedia.org/wiki/Offre d’électricité renouvelable (France)

    Il reste encore du travail à faire pour la transparence sur les offres d’électricité renouvelable : ce qui ne va pas au fond, c’est le système des garanties d’origine qui est légal et qui permet à un fournisseur de se déclarer 100% renouvelable tout en achetant de l’électricité qui n’est pas renouvelable. Une réponse possible et simple dans le principe : le fournisseur doit dire où va l’argent qui lui sert à se procurer de l’électricité (par exemple : 60% va au renouvelable et 40% va au non-renouvelable).

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