Le secteur du bâtiment est l’un des plus énergivores. En France, il pèse pour environ 50% de la consommation totale d’énergie finale. Il émet aussi près de 25% des émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement a fait de la rénovation énergétique une de ses priorités. Et la question des énergies renouvelables est au cœur de la stratégie de rénovation des bâtiments. Mais quelle énergie renouvelable choisir ? En parallèle de l’électricité verte, les énergies renouvelables thermiques cherchent à faire la preuve de leur performance pour assurer l’avenir énergétique du bâtiment.
Les énergies renouvelables thermiques : quelles sont-elles ?
On parle d’énergies renouvelables thermiques pour désigner des sources d’énergies vertes qui régulent la température d’un bâtiment et servent aussi à chauffer l’eau sanitaire. Les consommateurs français ont appris à connaître certaines d’entre elles. C’est notamment le cas de la biomasse et de la géothermie. Pourtant, d’autres sources telles que la géo-énergie ou le solaire thermique restent moins répandus sur notre territoire. Malgré leur potentiel, ces énergies renouvelables thermiques peinent à trouveur leur public.
Mais leur relative confidentialité pourrait bien changer. Les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte sont clairs. D’ici 2030, les énergies renouvelables devront assurer 38% de la consommation finale de chaleur en France. Pour atteindre cet objectif, le secteur du bâtiment va devoir déployer plus de solutions pour assurer sa performance énergétique. Et les énergies renouvelables thermiques ont peut-être enfin l’occasion de faire leurs preuves.
Le solaire thermique : l’énergie solaire tout confort
Contrairement à l’énergie solaire photovoltaïque, l’énergie solaire thermique ne capte pas les rayons du soleil pour produire de l’électricité. A la place, elle la convertit en énergie calorifique. Cette source d’énergie renouvelable alimente le bâtiment en chaleur et en eau chaude sanitaire.
L’ADEME est un des soutiens les plus dynamiques au solaire thermique. L’Agence promeut notamment l’adoption du chauffe-eau solaire individuel dans le cadre des crédits d’impôts à la transition énergétique et du Fonds Chaleur. Et la promotion de l’ADEME s’avère payante. En 2020, malgré la crise sanitaire, le chauffe-eau solaire a connu une augmentation de +8% de ses ventes par rapport à 2019. Sans surprise, c’est le sud de la France qui plébiscite le plus cette solution. Les régions de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie représentent à elles seules un tiers des ventes en 2020. Les régions PACA et Rhône-Alpes suivent, en représentant à elles deux 25% des nouvelles installations.
La géo-énergie : l’autre géothermie qui ouvre des perspectives au bâtiment
Bien moins connue en France que la géothermie profonde, la géo-énergie offre pourtant un potentiel intéressant. En quoi consiste-t-elle ? Il s’agit d’aller puiser la chaleur ou la fraîcheur dans le sous-sol, au niveau des couches supérieures. Cette source d’énergie utilise donc le potentiel de l’inertie du sous-sol pour chauffer un bâtiment l’hiver ou le rafraîchir en été. A l’heure actuelle, très peu de bâtiments français ont recours à la géo-énergie. Mais la filière s’organise.
Geosophy, une start-up fondée en 2018, propose aux particuliers et professionnels de découvrir le potentiel du sous-sol de leurs bâtiments. Un moteur de recherche permet d’évaluer le potentiel énergétique d’un site. L’entreprise propose aussi un service de scan du sous-sol pour évaluer la faisabilité du projet, ses risques, son coût, et le retour sur investissement envisagé.
Alice Chougnet, PDG de Geosophy, résume l’intérêt de cette source d’énergie. « L’inertie du sous-sol est sous-exploitée en France avec seulement 2% du chaud et du froid des bâtiments qui sont générés par cette énergie. Et nous souhaitons participer à son développement, qui permettrait de rendre les bâtiments moins énergivores et moins émetteurs de carbone. » De fait, la géo-énergie est une énergie bas-carbone. Elle a aussi l’avantage de ne pas être intermittente. D’après les chiffres d’Alice Chougnet, le potentiel de bâtiments éligibles à la géo-énergie serait de plus d’un million dans l’Hexagone.
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