Pétrole : Trump autorise les forages en Alaska

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Lundi 17 août, l’administration Trump a annoncé son intention d’autoriser les forages pétroliers dans la réserve d’Alaska. Le président républicain ...

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Pétrole : Trump autorise les forages en Alaska - © L'EnerGeek

Lundi 17 août, l’administration Trump a annoncé son intention d’autoriser les forages pétroliers dans la réserve d’Alaska. Le président républicain avait déjà abordé la question, en affichant son soutien au développement de l’industrie pétrolière en Alaska. Sa décision a aussitôt entraîné une levée de boucliers du côté des écologistes et des démocrates. L’industrie pétrolière, de son côté, reste pour l’instant sceptique.

L’Alaska a beau être un état éloigné du reste des Etats-Unis, il est bel et bien au cœur de son industrie pétrolière. Depuis la découverte d’un gigantesque gisement de pétrole en 1973, l’état nordien est devenu l’un des piliers de la souveraineté pétrolière américaine. L’état couvre ainsi 17% de la production nationale de pétrole. Donald Trump voudrait encore voir grossir ce chiffre. Le président américain, ardent défenseur de la production pétrolière américaine, souhaite rendre accessible au forage la réserve de l’Arctic National Wildlife Refuge. Cette réserve abriterait dans son sous-sol des gisements de pétrole.

Le président Trump souhaite ouvrir la vente des droits d’exploitation pour les parcelles de la zone concernée avant la fin d’année 2020. C’est-à-dire avant l’élection présidentielle qui doit se tenir en novembre prochain. David Bernhardt, le secrétaire de l’Intérieur, a commenté cette décision comme « un nouveau chapître de l’indépendance énergétique américaine ». Kara Moriarty, la présidente de l’Alaska Oil and Gas Association, a aussi salué la décision du président qui devrait « aider l’industrie pétrolière et gazière américaine à répondre à la demande nationale et mondiale en cours. »

Exploration et forages

Du côté des géants pétroliers en revanche, l’annonce du président Trump n’a pas suscité un enthousiasme démesuré. Les entreprises pétrolières sont plutôt circonspectes. En premier lieu parce que personne ne sait exactement quel est le potentiel de la réserve pétrolière de l’Alaska dans cette zone naturelle protégée. Et pour le savoir, il faut avoir recours à l’exploration. Or, l’exploration, c’est d’abord du forage. Pour explorer une zone pétrolifère potentielle, les industriels doivent creuser un puits de forage. Un investissement considérable que les géants pétroliers ne semblent pas disposés à assumer dans un avenir proche.

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Depuis le début d’année 2020, le cours du brent a largement baissé. La conjoncture du marché pétrolier reste incertaine tandis que la crise liée au COVID-19 n’est pas totalement éradiquée. de quoi pousser les pétroliers à la prudence en matière d’investissements.

Alaska : un pétrole moins attractif qu’avant

Dans les années 1970, après les chocs pétroliers, l’Alaska a connu une véritable ruée vers l’or noir. Mais depuis, la situation a changé. La production de l’état nordien, même si elle reste importante, décroit sensiblement chaque année. En 2005, la possibilité d’exploiter la réserve naturelle de l’Arctic National Wildlife Refuge avait déjà été débattue au Congrès. Les représentants américains avaient finalement écarté l’idée. D’autant qu’à cette époque, la population américaine était plutôt opposée aux forages dans la zone protégée.

Mais ce qui a signé la fin de l’attractivité de l’Alaska, c’est avant tout la désaffection des géants pétroliers eux-mêmes. En juillet dernier, BP, qui avait pourtant été l’un des artisans du développement pétrolier en Alaska, a vendu une partie de ses actifs à Hilcorp Energy. Avant cela, il s’était retiré en 2016, conjointement avec ConocoPhillips et Exxon Mobil, du projet de GNL qui devait se déployer en Alaska. Le projet, d’un montant de 44 milliards de dollars, représentait un investissement massif pour l’état. Il n’a pas été repris depuis.

ConocoPhillips a annoncé, en avril dernier, qu’il comptait réduire sa production en Alaska. La compagnie pétrolière compte réduire de moitié sa production, pour se limiter à 100 000 barils par jour. En cause ? Les coûts de production sont trop élevés par rapport au cours du pétrole. En 2015, Equinor, un pétrolier basé en Norvège, a abandonné son bail dans la mer de Tchouktches, au large de l’Alaska. Là encore, les coûts d’exploitation ont motivé la décision. La même année, Shell a renoncé à ses forages dans l’Arctique.

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Quel avenir pour le pétrole en Alaska ?

Dans un tel contexte, comment expliquer la décision du président Trump ? Ne s’agit-il que d’un geste politique en faveur de l’industrie pétrolière ? Certes l’Alaska est un état traditionnellement républicain, qui attend avec impatience de nouveaux investissements pour soutenir son économie. Le budget de cet état provient en effet à 90% de l’exploitation des hydrocarbures.

Mais l’administration Trump parie aussi sur le long terme. A l’heure actuelle, les investissements des pétroliers se concentrent beaucoup sur le bassin permien, à cheval entre le Texas et le Nouveau-Mexique. Mais si les cours du pétrole remontent, alors l’Alaska pourrait tirer son épingle du jeu, et attirer à nouveau les investissements. Les géants du pétrole restent d’ailleurs sur le qui-vive. Entre 2017 et 2020, Chevron et BP ont payé 22,5 millions de dollars pour garder leurs droits d’exploitation en Alaska.

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