Début février, le groupe Legrand, l’un des leaders sur le marché du bâtiment connecté, a annoncé ses résultats pour 2019. Des résultats en progression, largement portés par les bonnes performances des technologies connectées pour la gestion de l’énergie. Plus globalement, c’est toute une filière qui se réjouit de la poussée du bâtiment connecté en France.
Thermostat contrôlé, application de suivi de la consommation en temps réel, pilotage à distance du chauffage… Autant de systèmes connectés qui ont fait leur apparition dans le paysage énergétique français ces dernières années. Transition énergétique oblige, la domotique a trouvé une vraie légitimité sur le terrain de la sobriété énergétique. En France, les solutions d’économies d’énergies se multiplient pour faire du bâtiment connecté une réalité. En 2017, la Fédération Française de Domotique avait évalué le marché français de la maison connectée à 1,6 milliard d’euros. Et ce marché progresse encore, à l’image du groupe Legrand, qui a publié ses résultats en janvier dernier.
En 2019, le chiffre d’affaires du groupe Legrand a progressé de 10,4% par rapport à 2018. Si la progression globale est si forte, c’est grâce à la surperformance des produits connectés pour la maison. A eux seuls, ils enregistrent une progression des ventes de 29%. Dans la présentation de son bilan, Benoît Coquart, le PDG de Legrand, a précisé que cette augmentation des ventes était due à l’engouement autour des produits connectés en général, et notamment à la performance de l’offre domotique de Netatmo, une filiale du groupe Legrand.
Quand bâtiment connecté rime avec sobriété énergétique
Le groupe Legrand affirme que grâce à ses solutions connectées, ses clients ont économisé plus de 2,5 millions de tonnes de CO2 en 2019. D’autres fabricants d’appareils connectés mettent aussi en avant les bénéfices d’un investissement dans le smart building. Et les nouvelles technologies proposées ne manquent pas d’arguments pour séduire les consommateurs. Elles sont spécialement pensées pour être peu coûteuses et faciles à mettre en place.
Ecojoko, un assistant connecté qui mesure en temps réelle la consommation d’électricité du foyer, promet 25% d’économies d’énergie. Et autant d’économies réalisées sur la facture annuelle d’électricité. Autre avantage considérable pour les consommateurs : l’installation de l’objet connecté ne nécessite pas de travaux. Il suffit d’installer un capteur sur le disjoncteur pour mettre l’assistant en service. Une démarche plus économique et moins compliquée qu’un chantier de rénovation énergétique.
« Un bâtiment connecté doit coûter moins cher et offrir plus de services »
En France, la filière du bâtiment connecté a son ambassadeur : la Smart Building Alliance. Ce regroupement des professionnels regroupe des énergéticiens, des promoteurs immobiliers, des banques et assurances, des industriels, mais aussi des collectivités territoriales. L’Alliance est déjà forte de 600 membres. Et elle défend une vision ambitieuse du bâtiment connecté, intégré dans les futurs développements de smart cities.
En janvier dernier, Emmanuel François, le président de la SBA, est revenu sur les enjeux actuels. Il a notamment redéfini le lien étroit entre développement énergétique et bâtiment connecté. Selon lui : « Une continuité des services entre villes et bâtiments est indispensable. Il faut repenser la ville, la mixité, les usages et les services. Les bâtiments doivent être pluriels, hybrides, multi-usages, évolutifs et serviciels. Le smart building ne doit pas oublier pourquoi in fait un bâtiment et en particulier ses fonctions de confort et de sécurité. Un bâtiment connecté doit coûter moins cher et offrir plus de services. Si le numérique consomme de l’énergie, il faut démontrer qu’il permet de diminuer la consommation énergétique des bâtiments, des villes et des territoires. »
Bâtiment connecté, sécurité et nouveaux standards de construction
Pour accélérer le développement du smart building, la SBA a déjà mis en place son certificateur Certivéa, dédié aux bâtiments tertiaires. Le label Ready To Services « définit le niveau d’exigence attendu d’un smart building ». Il repose sur cinq principes de base : une architecture solution en trois couches indépendantes ; l’interopérabilité des systèmes ; le standard IP pour le réseau du bâtiment ; l’ouverture des données (à l’intérieur et à l’extérieur) ; et la sécurité des données.
Avec ce cadre concret, la SBA vise non seulement à structurer le marché du smart building avec une feuille de route claire, mais aussi à rassurer les investisseurs et les consommateurs. Car après les rebondissements liés au déploiement du compteur communicant Linky, le sujet du bâtiment connecté reste tributaire des inquiétudes liées à la sécurité des données utilisateur.
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