Le débat sur le nucléaire n’est jamais clôt, même si c’est ce soir que se termine le débat public sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Hier, le 24 septembre 2019, le World Nuclear Industry Status Report signalait que l’atome était en perte de vitesse. Symbole de l’industrie française, la centrale de Fessenheim arrêtera d’ailleurs définitivement de produire de l’électricité dans quelques mois. Pour le député Raphaël Schellenberger, cette fermeture mériterait la création d’une commission de suivi parlementaire. Explications…
D’après le World Nuclear Industry Status Report (WNISR), “depuis vingt ans, les énergies renouvelables se développent 25 fois plus vite que le nucléaire“. Pour le délai de construction d’un réacteur nucléaire, la moyenne est estimée à une dizaine d’années. Qui plus est, d’après les estimations de Mycle Schneider, le coût de production des installations nucléaires varie de 112 à 189 dollars par mégawattheure, alors que les énergies éolienne et solaire se situeraient dans une fourchette de 29 à 56 dollars et 36 à 44 dollars.
Des chiffres qui continuent d’alimenter le débat, au moment où se termine pourtant le débat public sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs. Une réunion de restitution est prévue à la Commission nationale de débat public, le 25 septembre 2019, à 19h00. Car si le nucléaire progresse moins vite que les énergies renouvelables, la filière planifie son développement pour fonctionner au maximum en “circuit fermé“.
Malgré ces efforts, la transition énergétique française prévoit de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique. La centrale de Fessenheim sera la première victime de cet arbitrage. Le 24 septembre 2019, le député de la circonscription, Raphaël Schellenberger, proposait aux côtés d’Eric Straumann la création d’une commission de suivi parlementaire. Avec cette expérience à venir, la France peut effectivement conforter son expertise dans le démantèlement nucléaire, un marché mondial estimé à 220 milliards d’euros.
Lors de la World Nuclear Exhibition 2018, les acteurs de la filière évoquaient déjà la nécessité “d’adapter le cadre contractuel” pour cette étape du cycle de vie du nucléaire. Une commission dédiée à Fessenheim permettrait de se pencher précisément sur l’évolution du dispositif de compensation fiscale, mais aussi sur l’évolution du réseau électrique européen dans cette région transfrontalière, ou encore sur le projet de reconversion du territoire. Autant de sujets qui intéresseront la secrétaire d’Etat, Emmanuelle Wargon, qui présidera le quatrième comité de pilotage pour l’avenir du territoire de Fessenheim jeudi 26 septembre 2019.
COMMENTAIRES
Il est évident que sortir du nucléaire c’est prendre le risque, au moins dans les pays déjà nucléarisés, d’augmenter les émissions de CO2 (toutes choses étant égales par ailleurs): une belle transition énergétique ! Analyse : https://www.lemonde.fr/blog/huet/2018/04/11/nucleaire-et-climat-la-grande-tromperie/
Projet Hercule : les réalités rattrapent la filière nucléaire en perte de vitesse comme on le prévoyait depuis longtemps
Minute 4 et suivantes notamment :
https://www.boursorama.com/videos/actualites/scission-d-edf-un-projet-catastrophique-8f867c8397a547cae3d03c46449bc5b7
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Et comment les énergies “renouvelables” intermittents coûtent (et ce n’est pas fini) cher aux français : https://www.marianne.net/economie/projet-hercule-edf-privatisation-prix-facture-electricite