Alors que la commission européenne fixe pour objectif un seuil maximal de 95 grammes par km pour 95 % de voitures vendues l’an prochain, le parc automobile français ne brille pas par ses performances environnementales. Dans une étude publiée le 10 septembre 2019, l’ONG Greenpeace tente de freiner la catastrophe climatique, en proposant de brider les grosses cylindrées qui sillonnent dans nos rues…
Le rapport réalisé par Benjamin Stephan, Insung Lee et Jiseok Kim est intitulé, Droit dans le mur. Selon ce document, alors que « l’empreinte carbone de l’industrie automobile en 2018 est estimée à 4,8 gigatonnes d’équivalent CO2 », les constructeurs « font du lobbying contre les réglementations efficaces en faveur du climat ». Pour comparer, d’après le résumé du rapport du haut comité pour le climat, en France, le secteur des transports représente 31% des émissions de gaz à effet de serre.
Vendredi 27 septembre 2019, France Stratégie organise justement une webconférence sur le sujet. À cette occasion, Nicolas Meilhan rappellera comme Greenpeace que « depuis 20 ans, les émissions de CO2 des voitures neuves en conditions de conduite réelle n’ont quasiment pas baissé ». Et pourtant il y a effectivement urgence ; c’est pourquoi, Greenpeace estime entre autres que « les voitures hybrides et hybrides rechargeables ne constituent pas des solutions pérennes ».
Un sondage réalisé par l’Union Européenne en avril 2019 stipule que 93% des Européens ont déjà adopté au moins une action en faveur de la transition écologique. Toutefois, selon l’enquête réalisée auprès de 27 655 personnes, seulement 12% des Européens répondent par l’affirmative lorsqu’on leur demande si au moment de l’achat d’un nouveau véhicule, « sa faible consommation en carburant est un facteur important ». En France, sur les 1 029 personnes interrogées, on comptait 17% de réponses positives.
De son côté, Greenpeace souligne que « les ventes de véhicules tout-terrains de loisir (SUV) ont été multipliées par plus de quatre au cours des 10 dernières années, passant de 8 % en 2008 à 32 % en 2018 en Europe ». Un constat d’autant plus préoccupant qu’à l’instar des auteurs de l’étude, la militante spécialisée sur la question de la pollution des transports, Sarah Fayolle, considère que la loi d’orientation des mobilités n‘est pas suffisamment ambitieuse pour permettre à la France d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.