Les acteurs de l'éolien offshore mobilisés pour la transition énergétique

Les acteurs de l’éolien offshore mobilisés pour la transition énergétique

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Avec un courrier daté du 7 mars 2019 et co-signé par 120 parlementaires, les pro-éolien offshore espèrent faire entendre leur voix ! Alors que la version finale de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est encore en cours d’élaboration ; la filière française de l’éolien en mer redouble effectivement d’efforts pour convaincre de l’utilité de cette énergie verte pour le mix électrique français. De toute évidence, sur la façade maritime française, un gigantesque gisement est disponible. Reste à savoir si leur message sera entendu par l’exécutif…

Les pro-éolien offshore se font entendre

La France dispose du second espace maritime au monde, grâce notamment aux DOM-TOM, et pourtant le pays ne compte aucun parc éolien offshore. C’est par ce constat que s’ouvre la lettre envoyée, le 7 mars 2019, par 120 députés au Premier ministre, Edouard Philippe. Or, pour les parlementaires, il faut utiliser de toutes les énergies renouvelables afin de réussir la transition énergétique. Les élus insistent notamment sur le potentiel des énergies marines renouvelables (EMR). Selon eux, “dès 2030, elles pourraient produire près de 10% de notre électricité.” A titre de comparaison, il existe déjà 18 500 MW d’éolien offshore installés en Europe.

Parallèlement, l’éolien offshore compte aussi de nombreux soutiens au niveau local, particulièrement dans les Pays de la Loire. Ainsi la Région a publié une tribune le 11 mars 2019, avec les villes de Nantes et de Saint-Nazaire, dans le but de soutenir “l’élan de la filière éolienne en mer”. Des territoires très impliqués dans le développement de cette technologie, notamment avec l’entreprise américaine General Electric.

L’éolien offshore dynamise les territoires du littoral

De fait, l’éolien offshore est l’un des grands oubliés de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le projet de décret envisage deux scénarios possibles à l’horizon 2028 : 5,2 GW de puissance installée pour la tranche haute, et seulement 4,7 GW pour la tranche basse. A l’heure actuelle, la France ne dispose d’aucun parc éolien offshore en activité, malgré les 3,5 GW répartis sur six projets qui n’ont toujours pas vu le jour.

Pourtant, ces grandes machines qui pourront culminer jusqu’à 260 mètres de hauteur pourraient avoir des effets bénéfiques pour le dynamisme du territoire. À en croire Matthieu Orphelin, Philippe Bolo et leurs collègues, “les six premiers parcs éoliens en mer qui verront bientôt le jour généreront à eux seuls près de 15 000 emplois“. Des considérations qui vont donc bien “au-delà des enjeux climatiques“…

L’éolien offshore : un marché européen en pleine expansion ?

Il est vrai que l’éolien offshore ne manque pas d’atouts pour la transition énergétique. Contrairement au biogaz par exemple, la filière est mature ! Et même, les coûts enregistrent une baisse plus rapide que prévue. Ainsi, en 2010, le MWh était estimé à 180€ ; il se situe actuellement aux alentours de 50€. Cette baisse significative des coûts de revient s’explique par plusieurs facteurs. La technologie a évolué en l’espace de dix ans. Le rendement et la puissance des machines se sont aussi améliorés.

Pour l’instant, la capacité installée en Europe progresse d’environ 1,5 GW par an selon la filiale française du groupe allemand WPD. D’après France Énergie Éolienne (FEE), la France pourrait elle atteindre 10 GW de puissance installée en 2030 (contre 17 GW en Europe en 2019). En attendant de nouvelles décisions, qui pourraient intervenir au fur-et-à-mesure que les coûts des éoliennes diminueront, le Royaume-Uni sert encore de locomotive…

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Lorsque l’on parle d’EnR intermittents, on oublie toujours de dire que les MW sont des MW installes, et non produits. Ainsi il faut diviser par le rendement moyen (qui ne présage pas de la disponibilité instantanée) pour avoir le cout d’un MW “effectivement” produit…
    Cela etant la filiere eolienne est nettement moins polluante que la filiere photovoltaique et plus facilement industrialisable chez nous.

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  • Les technologies de rupture comme les éoliennes aéroportées en mer ou à terre (Airborne Wind Energy System – AWES) pourraient jouer un rôle croissant à partir de 2020, selon les spécialistes du secteur éolien (BVG Associates etc)

    A des altitudes élevées il y a suffisamment de vent pour alimenter la demande mondiale croissante d’énergie. A 500 m d’altitude, selon la loi exponentielle de Hellmann, le vent souffle 25% plus vite et transporte 2,0 fois plus d’énergie (il croît avec le cube de la vitesse du vent). A 1500 m d’altitude la production est 8 fois supérieure à celle à 100 m. Entre 400 et 800 m la production électrique est généralement continue. Actuellement les puissances varient de 100 Watts pour la plus petite éolienne aéroportée (individuelle et nomade) à 8 MW.

    Les éoliennes aéroportées nécessitent bien moins de surfaces comme de ressources (jusqu’à 95% de moins) donc sont nettement plus facilement recyclables avec un bien meilleur bilan (déjà excellent pour l’éolien qui a un EROEI meilleur que le nucléaire), sont nettement moins lourdes (99% du poids est au sol) et donc bien plus faciles et rapides à transporter et à installer que les éoliennes conventionnelles, y compris sur des sites habituellement inaccessibles, sans éventuelles nuisances optiques ou autres et avec bien moins de bruit et d’impacts aviaires. Leur altitude de fonctionnement (entre 200 et 1500 m avec une moyenne à 500 m) ne gêne pas l’aviation (au delà des aéroports), leur maintenance est facilitée, elle sont autonomes, leur coût est très compétitif (électricité actuellement jusqu’à plus de 60% de moins que le prix de l’éolien conventionnel avec des perspectives de baisse au moins aussi fortes selon BVG Associates, ce qui constituerait alors l’énergie au plus bas prix avec le solaire à venir) et permettent de multiples implantations et nouveaux marchés, tout en offrant plus de résistance et d’adaptabilité dans les zones particulièrement venteuses et d’ouragans ou autres conditions climatiques extrêmes (neige, glace etc). L’électricité peut être transmise via le câble de liaison ou à des récepteurs par micro-ondes ou laser. Elles sont toutefois, selon les types de modèles, à protéger de la foudre. Les câbles en polyéthylène de poids moléculaire ultra élevé doivent actuellement être changés périodiquement.

    Point assez complet (en 52 minutes) sur les technologies, marques, capacités et marchés des éoliennes aéroportées :

    https://www.youtube.com/embed/UiriQHZMcs0

    .

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  • Exemple parmi près d’une centaine d’autres :

    SkySails Power GmbH (Allemagne) : partenaire d’EnBW et de la Leibniz University of Hanover

    Le système SkySails Power est exploité à des altitudes comprises entre 200 et 800 mètres. Il
    peut être installé aussi bien sur des fondations offshore conventionnelles que sur des plates-formes flottantes. Il peut également être implanté rapidement et facilement à des profondeurs d’eau jusqu’à 700 mètres en utilisant des technologies d’ancrage traditionnelles et facilement disponibles en mer.

    Moins de 10 % de la masse d’une éolienne conventionnelle (99% du poids est au sol) donc le système est nettement plus compact et léger et peut donc être produit (chaîne de montage), installé et entretenu de manière beaucoup plus économique et rapide.

    Les coûts de production d’électricité peuvent être réduits jusqu’à 50%.

    Ouverture à des marchés qui ne peuvent être desservis par des éoliennes conventionnelles pour des raisons techniques et/ou économiques, tels que les zones offshore en eau profonde (profondeur d’eau à partir de 50 m), les zones extrêmes (ouragans / typhons), les zones à vents faibles etc ainsi que les systèmes éoliens mobiles.

    Cela double le potentiel du marché mondial pour les systèmes d’énergie éolienne.

    Vidéo :

    https://www.youtube.com/embed/3VKFJ2_cQmM

    .

    Répondre
  • L’éolien offshore est une filière bien plus onéreuse que l’éolien terrestre. Les 6 premiers parcs français vont coûter aux consommateurs 25 milliards d’€ de subventions. Et ce n’est pas fini, depuis que RTE offre la gratuité de raccordement au réseau des éoliennes en mer : cela signifie que le tarif du transport d’électricité (le 1/3 du prix du kWh TTC) va encore bondir !!
    Et l’électricité est à peine moins intermittente que l’éolien terrestre, ce qui veut dire qu’on ne peut compter sur sa fourniture quand on en a besoin (on ne sait pas la stocker de manière massive).
    On assiste donc à à un baroud du lobby de ces énergies pour tenter d’influer sur la PPE. Mais leurs arguments sont mensongers et y accéder reviendrait à faire croître de manière considérable le prix TTC de l’électricité pour les consommateurs.

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  • Triste de voir 120 parlementaires se laisser embarquer dans cette action de lobbying.
    Ils oublient de dire que les parcs en construction produiront de l’électricité intermittente (donc impropre à la consommation) au tarif exorbitant de 150 €/MWh.
    A comparer au coût de 32 €/MWh du nucléaire actuel, lequel produit une électricité qui s’ajuste à la demande.
    Ces parlementaires ne réfléchissent pas assez.
    It’s economy, stupid !

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  • @ Student ou Studer et autres pseudos que vous employez : ce n’est pas en répétant toujours les mêmes âneries auxquelles j’ai déjà répondu que çà va ne faire des vérités hein !

    Vous ne tenez pas compte des baisses de prix en cours sur l’éolien ni les prix des derniers appels d’offres.

    Vous comparez du neuf à un parc nucléaire largement amorti. Pour mémoire reportez-vous par exemple au prix du nucléaire et de l’éolien offshore récents en Grande Bretagne analysés par la cour des comptes britannique entre autres.

    Et allez donc dire à EDF qu’on leur accorde 32 €/MWh, ils vont se mettre à l’arrêt alors qu’il ne cessent de réclamer bien au dessus depuis des années. Pour rappel également nous sommes “importateurs nets” d’électricité d’Allemagne depuis leur transition car elle est moins chère.

    Par ailleurs l’éolien offshore n’est pas, à terme, forcément plus cher que l’éolien terrestre car il est généralement bien moins contraint et plus productif. Les jonctions réseau sont pris en charge en Europe via les opérateurs de réseau pour des questions technique, de simplification etc et vous en surestimez en outre les coûts.

    Et quand aux stockages massifs ils existent mais on ne les développe qu’au fur et à mesure des besoins car il n’y a évidemment pas lieu de mettre la charrue avant les boeufs et leur coûts baissent eux aussi.

    Enfin vous avez 197 pays qui font des renouvelables dont éolien, donc essayez d’avoir une vision “globale” de l’énergie et de mieux analyser pourquoi ces technologies se développent plus vite que les autres et ce alors qu’elles sont concurrentielles entre-elles (solaire, éolien, biogaz etc) et ne constituent donc pas un lobby d’ensemble comme vous semblez le prétendre mais des technologies très différentes.

    Coût des énergies relevés à 2018 :

    https://pbs.twimg.com/media/D1sV8SPXcAA6Knk.jpg:large

    .

    Répondre
  • @Energie+
    Ce qui importe, c’est le coût final TTC payé par le consommateur, car bien d’autres frais cachés, que vous oubliez en permanence, viennent se rajouter aux coûts annoncés pour ces énergies. Quand aux stockages massifs, il y a longtemps que les exploitants les attendent pour lisser les productions, mais que les coûts sont encore bien trop élevés pour les développer significativement et devront encore attendre.

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  • @ Dan :

    Il n’y a pas de coûts cachés dans les prix TTC puisque vous avez le détail des taxes pour tous pays.

    Par contre vous appliquez systématiquement et à tort aux renouvelables l’ensemble de ces taxes alors que c’est pas du tout le cas.

    Ainsi pour la CSPE en France les renouvelables ne sont concernées que pour 9% selon la CRE.

    En plus reportez vous au rapport de la cour des comptes qui évoque les “retombées positives” dont vous ne tenez jamais compte, pas plus que du “bilan net” (investissements/bénéfices)

    Pour ce qui est des stockages massifs, là encore personne ne les attend à part vous car ils sont opérationnels pour la plupart.

    Par exemple il y a déjà plus de 100 unités d’hydrogène/power to gas en Europe dont plusieurs déjà de tailles industrielles et déjà des injections dans le réseau au sein des 25 pays d’Europe de l’Alliance Hydrogène/Power to Gas.

    Injection en France, Allemagne, Grande-Bretagne etc. et au total bientôt 25 pays européens, sans parler ailleurs.

    Vous ne pouvez pas à la fois prétendre que la production des renouvelables serait insignifiante et en même temps affirmer que le stockage serait insuffisant.

    Il se développe tout simplement de pair avec la demande et l’évolution des prix mais il évolue favorablement avec les demandes en croissance du stockage, des transports, de l’industrie etc

    Une fois encore ne survolez pas les sujets mais analysez les évolutions en détail au lieu de lire des sites de lobbying qui veulent surtout que rien ne change pour garder leurs rentes mais qui vont encore venir pleurnicher et réclamer à nouveau des aides alors qu’on les a avertit depuis longtemps de la nécessité d’anticiper et de s’adapter.

    C’est le cas du secteur automobile avec les véhicules thermiques à qui on n’a cessé de dire depuis des années d’évoluer et qui continuent de dépenser des fortunes en pub pour des véhicules thermiques et solutions dépassés

    Lisez qu’elles étaient les prévisions de ces groupes au cours du passé récent et la réalité en cours dans le monde, il y a certains décalages affligeants.

    Regardez aussi combien de groupes se sont trompés quant à l’évolution rapide des renouvelables et leur baisse de prix et qui font la course pour tenter de rattraper mais qui pour beaucoup ont raté les opportunités et disparaissent progressivement des classements.

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