Réseau de transport d’électricité (RTE) a indiqué lundi 25 février 2019 que la France a enregistré un record d’exportation d’électricité. Une performance qui s’explique par des températures très clémentes et une mobilisation des capacités énergétiques hivernales. L’Hexagone a donc produit bien plus d’électricité que nécessaire et a pu en faire profiter ses voisins…
Des conditions climatiques exceptionnelles…
Le réchauffement climatique aurait-il frappé à la porte de la France en ce mois de février 2019 ? S’il est toujours difficile de dire que tel ou tel épisode climatique est une conséquence directe du dérèglement climatique, il est certain que cette fin de mois de février est particulièrement chaude. Cela a des conséquences directes sur la consommation d’énergie. Les Français se chauffent moins et c’est la consommation d’électricité qui est en baisse. Cette dernière s’établissait à 55 200 MW le vendredi 22 février à 16h30 alors qu’elle peut facilement atteindre plus de 75 404 MW en hiver. La différence est énorme et la surproduction d’énergie a finalement été exportée.
La production d’électricité est calibrée sur des températures hivernales. Or, ces dernières sont de 3°C supérieures aux normales de saison. Ce sont ainsi plus de 17 000 MW qui ont pû être exportés grâce aux interconnexions électriques. Réseau de transport électricité (RTE) souligne par ailleurs que les conditions climatiques favorables ont contribué à « une bonne production photovoltaïque » avec une production de 2 515 MW. Un photovoltaïque au beau fixe, et un nucléaire encore largement mobilisé en raison d’un hiver qui n’est pas terminé à en croire le calendrier.
…qui ont mobilisé les interconnexions européennes
Ce 22 février, seuls 55 200 MW sur les 72 615 MW produits ont donc été consommés en France et le surplus a été exporté, avec à la clé un record historique. Ce sont principalement l’Italie et l’Espagne qui ont bénéficié de ces milliers de MW supplémentaires. Deux pays pénalisés par des conditions anticycloniques qui ont mis à mal leur production éolienne. Jean-Paul Roubin, directeur de l’exploitation chez RTE explique qu’«avec la météo printanière de ces derniers jours, nous sommes sur le même rythme de consommation qu’au mois d’avril. Grâce aux interconnexions avec nos voisins, le surplus de production est exporté et permet aux Européens de bénéficier d’une électricité décarbonnée au moindre coût ».
RTE rappelle également que la France dispose de 50 interconnexions avec ses voisins européens. Une bonne nouvelle comme en ce vendredi 22 février, mais également lorsque les capacités françaises sont en-deçà des besoins en énergie. Un scénario qui n’a eu lieu qu’au cours de 17 journées en 2018. La France est le premier exportateur d’électricité sur le continent avec 86,3 TWh en 2018. Enfin, on peut noter que ces exportations représentent une manne financière limitée pour EDF puisque ces livraisons se font au prix du marché, soit environ 50 euros le MW.
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