Annoncé en mai dernier suite au retrait américain de l’accord conclu entre Téhéran et les grandes puissances mondiales, l’abandon du projet gazier South Pars par le groupe Total a été officialisé lundi 20 août 2018. Le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanghaneh a confirmé le retrait du groupe français en réaction aux nouvelles sanctions économiques imposées par Washington.
Si le reste des partie-prenantes insistent pour maintenir les accords de Vienne signés en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances mondiales dans le but de limiter le programme nucléaire iranien au seul domaine civil, le revirement des Etats-Unis n’est pas dénué de conséquences pour l’économie iranienne et les investisseurs étrangers internationaux. Plusieurs grands groupes ont déjà annoncé leur retrait du pays par crainte des pénalités américaines.
Des sanctions américaines dissuasives pour Total
Le groupe français Total par exemple, qui devait investir dans l’exploitation d’hydrocarbures en Iran suite à la signature d’un accord de plusieurs milliards de dollars avec la National Iranian Oil Company en juillet 2017 a officiellement mis fin à toute collaboration avec le gouvernement iranien. « Total a officiellement mis fin à l’accord pour le développement de la phase 11 du (gisement gazier) South Pars. Cela fait plus de deux mois qu’il avait annoncé qu’il mettrait fin au contrat », a déclaré lundi 20 août 2018 le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanghaneh. Le groupe français avait effectivement prévenu qu’il ne poursuivrait pas l’aventure iranienne en cas de sanctions américaines compte tenu de l’importance de ses actifs américains. Les actifs américains « représentent plus de 10 milliards de dollars des capitaux employés de Total », et nous ne pouvons pas nous permettre « d’être exposé à des sanctions secondaires américaines, qui peuvent comprendre la perte des financements en dollars par des banques américaines (…) », explique Total pour justifier sa décision.
Rappelons que Washington a rétabli le 6 août dernier une première série de sanctions contre Téhéran et donné aux entreprises une période de 90 à 180 jours pour se retirer du pays au risque de se mettre à dos le gouvernement américain. Une nouvelle vague de sanctions touchant le secteur des hydrocarbures est prévue en novembre.
Crédits photo : Total
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