Bordeaux teste le potientiel de l'énergie hydrolienne sur la Garonne

Bordeaux teste le potentiel de l’énergie hydrolienne sur la Garonne

Bordeaux-hydrolienne

Moins célèbre que les énergies éolienne et solaire, l’énergie hydrolienne est pourtant en train de se faire une place dans le nouveau paysage énergétique qui émerge en Occident. En France, où plusieurs projets de fermes hydroliennes sont à l’étude, la ville de Bordeaux vient de lancer une plateforme de test à destination de nouveaux projets hydroliens. Le but : définir et exploiter le potentiel de la Garonne en matière d’énergie hydrolienne. Mais il s’agit aussi d’attirer les entreprises innovantes en France pour développer de nouvelles technologies hydroliennes. A plus grande échelle, la France espère bien se positionner comme un pays leader sur cette énergie émergente qui intéresse déjà de nombreux pays.

Bordeaux, site pilote pour l’énergie hydrolienne

Le Site Expérimental Estuarien National pour l’Essai et l’Optimisation d’Hydroliennes (Seeneoh) a vu le jour à Bordeaux pour offrir un espace d’innovation et de développement à la filière hydrolienne. Pour fonctionner, le Seeneoh, dont l’un des principaux actionnaires est l’exploitant énergétique Valorem, a bénéficié d’un financement des collectivités locales pour développer son site expérimental d’un budget de 3 millions d’euros. Son but est non seulement d’évaluer le potentiel énergétique de la Garonne, mais aussi d’offrir un site pilote aux entreprises, françaises et internationales, qui cherchent à valider leurs prototypes d’hydroliennes par des tests en conditions réelles. L’enjeu est de devenir une plateforme mondiale pour soutenir l’innovation dans le secteur de cette énergie émergente.

C’est dans ce but que la plateforme de test Bilbao a été conçue : elle dispose de plusieurs emplacements pour accueillir des hydroliennes en phase de test. La plateforme Bilbao a été mise à l’eau le 15 février 2018. Elle mesure 27 mètres de long par 11 mètres de large et pèse 55 tonnes. Sa mission n’est pas seulement de supporter l’hydrolienne mais également de la stabiliser pour optimiser son rendement. Elle a été fabriquée en France, dans le grand port Atlantique de Bordeaux Bacalan, et c’est Eviaa Marine, une entreprise de charpenterie de la région, qui s’est chargée de sa construction. En ce qui concerne le convoyage et la mise à l’eau, c’est GTM, la filiale de Vinci, qui a été choisie.

Les emplacements pour hydroliennes sont loués par le Seeneoh à des entreprises qui développent des modèles d’hydroliennes et souhaitent les tester. La location d’un emplacement peut se faire pour une durée de 6 à 24 mois, selon les besoins de l’entreprise testeuse. Une fois les tests effectués et l’hydrolienne validée, la technologie pourra ensuite être déployée pour monter des parcs d’hydroliennes.

Une hydrolienne irlandaise à Bordeaux

La première hydrolienne à être installée sur la plateforme Bilbao vient tout droit d’Irlande. L’entreprise irlandaise Design Pro a choisi la ville de Bordeaux pour tester son modèle d’hydrolienne. Le site choisi pour ce test grandeur nature se situe sur la Garonne, juste en amont du célèbre pont de pierre de la ville. Un site qui n’a pas été choisi par hasard : c’est l’un des endroits où le flux de la Garonne est le plus important. Il peut atteindre 3,6 mètres/seconde : des conditions idéales pour produire de l’énergie grâce à la puissance du courant.

Cette hydrolienne d’une puissance de 25 kW devrait produire assez d’électricité pour alimenter l’équivalent de vingt foyers. Elle est installée sur la Garonne pour une durée de douze mois. Les ingénieurs vont observer les informations enregistrées par l’hydrolienne pour vérifier sa capacité de production d’énergie, mais ils vont aussi observer la manière dont les matériaux qui composent l’hydrolienne se comportent face aux éléments naturels, notamment en ce qui concerne la robustesse et la fiabilité de la mécanique. L’impact des courants liés aux marées sera aussi mesuré. Autre élément d’observation : l’impact sur l’environnement sera évalué afin de vérifier la faible empreinte environnementale de l’hydrolienne.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Oui le courant peut atteindre une vitesse maximale de 3,6 m/s, mais durant quelle durée ?
    Quelle est la vitesse moyenne, et sachant que la puissance est en V au cube, si c’est 1 m/s cela nous donne toujours 1 après son calcul cubique. Et là nous ne produisons pas, plutôt le contraire .
    Il faut donner d’autres chiffres pour en démontrer la pertinence, j’attends avec impatience le facteur de charge des premiers essais …
    Espérons qu’ils seront publiés, car jusqu’à présent, cet aspect brille par son absence, tant en Guyane que sur la Loire ou ailleurs encore ( Ile de Sein, Golfe du Morbihan…).

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