En octobre 2017, c’est au large de Saint-Nazaire que la première éolienne flottante française était inaugurée. Une image de modernité qui colle parfaitement à la politique de transition énergétique mise en place par la ville, qui souhaite devenir l’un des fers de lance du développement durable en Bretagne. Saint-Nazaire s’est en effet lancée dans une véritable reconstruction énergétique qui vise non seulement à augmenter la part des énergies renouvelables dans sa consommation, mais aussi à penser la stratégie de développement urbain en fonction des contraintes énergétiques de demain.
La reconstruction énergétique de Saint-Nazaire
Comment intégrer la production d’énergies renouvelables dans les infrastructures actuelles de la ville ? Ce défi, toutes les grandes villes le connaissent. Et pour y répondre, Saint-Nazaire a choisi de se lancer dans une reconstruction énergétique globale. En janvier 2018, la ville a présenté son nouveau projet d’investissement en faveur de la production d’électricité verte. Le projet porte sur la transformation de plusieurs bâtiments publics pour intégrer des unités de production d’énergie renouvelable. Une véritable reconstruction énergétique qui concerne cinq sites en priorité : deux écoles, deux gymnases ainsi qu’une plateforme logistique municipale. Les toits des bâtiments seront tous équipés de panneaux photovoltaïques. Le projet est ambitieux : il faudra couvrir une superficie totale de 1 450 m2, ce qui représente un budget d’un million d’euros pour la ville. Mais l’investissement devrait permettre de produire environ 300 000 kWh par an, ce qui représenterait donc 4% de l’électricité que la ville consomme.
La logique de cette reconstruction énergétique est simple : il faut que chaque bâtiment soit capable de produire au moins l’équivalent de sa consommation d’électricité. Pour autant, les bâtiments ne fonctionneront pas en autonomie : l’électricité sera revendue au réseau. En parallèle des travaux lancés pour cette première vague verte, la mairie de Saint-Nazaire a aussi commissionné un cabinet d’audit spécialisé dans l’énergie pour proposer une optimisation des autres bâtiments de la ville. Afin d’atteindre son objectif de production d’énergie verte, la ville compte réorganiser toutes ses infrastructures, quitte à envisager la démolition des bâtiments qui ne peuvent pas être adaptés pour produire de l’énergie.
L’exemple de Saint-Joachim
Pour trouver la source d’inspiration de Saint-Nazaire, il faut se diriger une quinzaine de kilomètres au nord de la ville, vers la petite ville de Saint-Joachim. En 2014, la production d’électricité verte à Saint-Joachim était de 289 866 kWh. En seulement trois ans, elle a atteint les 370 000 kWh. Un résultat qui s’explique par la stratégie mise en place par la mairie. Marie-Anne Halgand, le maire de la commune a un objectif : atteindre les 20% de part d’énergie renouvelable dans le mix électrique de la ville d’ici la fin de son mandat. Pour cela, l’équipe municipale a multiplié les projets, le dernier en date étant la couverture du parking de la salle des fêtes par des panneaux solaires, courant 2018. Au total, pas moins de 4 000 panneaux photovoltaïques seront déployés sur une surface totale de 7 500 m2. La ville espère bien en tirer une production annuelle d’électricité de 1 500 000 kWh. En complément, la mairie va mener le projet solaire de la salle des fêtes. Le toit du bâtiment accueillera 650 panneaux photovoltaïques sur une superficie de 1 000 m2 pour une production annuelle estimée à 200 000 kWh. Grâce à ces investissements, Saint-Joachim espère bien atteindre une production d’électricité verte de 2 070 000 kWh par an d’ci 2020. Une réussite énergétique qui fait rêver la mairie de Saint-Nazaire.
La ville ambassadrice de l’éolien
Mais le solaire n’est pas la seule énergie renouvelable qui intéresse Saint-Nazaire. L’un des axes majeurs que la ville compte défendre avec sa reconstruction énergétique, c’est bien sûr l’éolien, et notamment l’éolien offshore. La ville souhaite se faire l’ambassadrice de cette énergie verte, et elle compte ainsi créer un centre d’interprétation de l’éolien. Le projet, financé par la ville avec l’aide du département de Loire-Atlantique, vise à créer un centre pour expliquer le fonctionnement et l’intérêt de l’énergie éolienne. Le lieu choisi pour la réalisation du projet est le bassin à flot, situé juste à côté du sous-marin/musée L’Espadon. Du toit du centre, les visiteurs pourront admirer le futur parc d’éoliennes flottantes au large de Saint-Nazaire.
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