Plus que jamais d’actualité, la transition énergétique n’est plus l’apanage des grands producteurs d’énergie centralisés. Chacun peut désormais s’il en a la volonté, s’équiper pour produire et consommer son électricité renouvelable. Cette tendance à l’autoconsommation, déjà largement développée aux Etats-Unis ou en Allemagne, commence à peine à émerger en France, mais devrait connaître une forte progression dans les années à venir. Selon les dernières projections du gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, évoquées mardi 12 septembre 2017, près de 4 millions de foyers français pourraient produire et consommer leur propre électricité à l’horizon 2030.
Si l’autoconsommation reste pour le moment très minoritaire du fait d’un prix de l’électricité particulièrement faible en France, la politique incitative menée par le gouvernement en la matière encourage fortement son développement chez les particuliers comme chez les professionnels. Ce phénomène ne représente que 0,4% de la consommation française de courant (environ 30.000 consommateurs particuliers ou entreprises), mais suscite en effet un engouement important et pourrait concerner plus de 4 millions de foyers français dès 2030, estime RTE. Pour ces foyers, « s’équiper de panneaux photovoltaïques pour autoconsommer » leur électricité « sera rentable », a affirmé mardi Xavier Piechaczyk, membre du directoire de RTE lors d’un colloque consacré à ce sujet.
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Une telle proportion d’autoconsommation représenterait au final une production annuelle comprise entre 9 et 20 térawattheures, soit près de 4% de la consommation électrique française, et permettrait aux foyers concernés d’économiser en moyenne 100 euros par an sur leur facture d’énergie. Une perspective prometteuse pour le consommateur mais qui doit également être pris en compte par les gestionnaires des réseaux, qui verront de leur côté leurs revenus diminuer (les gestionnaires sont rémunérés en fonction de la quantité d’électricité qu’ils transportent).
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La Commission de régulation de l’énergie doit rendre dans ce cadre d’ici fin janvier 2018, sa décision sur le tarif de rémunération du réseau électrique pour les projets d’autoconsommation, tandis que le gouvernement travaille actuellement sur les meilleurs moyens d’accompagner ces nouveaux modes de production décentralisés. Le ministère de la Transition écologique et solidaire pourrait par exemple décider de prolonger l’exonération de taxe pour l’autoconsommation et d’augmenter les volumes prévus pour les prochains appels d’offres dédiés à l’autoconsommation.
Crédits photo : ankiewolff
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