Si la Maison Blanche n’a pas encore pris de décision officielle concernant l’adhésion des Etats-Unis à l’accord de Paris, la préférence du président Donald Trump et de ses partisans ne fait guère de doute. Interviewé vendredi 14 avril 2017 sur la chaîne conservatrice Fox, Scott Pruitt, le nouveau chef de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), a déclaré que les Etats-Unis devaient se retirer de l’accord de Paris sur le climat, devenant ainsi le premier haut responsable de l’administration Trump à prendre publiquement position dans ce sens.
Alors qu’un nombre croissant de personnalités, allant du grand explorateur britannique Ranulph Fiennes au pilote de Solar Impulse Bertrand Piccard, en passant par l’acteur Robert de Niro, ont exprimé leurs inquiétudes face au climato-scepticisme de l’administration Trump, le combat contre le changement climatique pourrait subir un nouveau revers. Après avoir entamé une politique de suppression des normes environnementales actées par son prédécesseur, Barack Obama, le président Trump envisagerait une sortie rapide de l’Accord de Paris. Si le gouvernement américain a jusqu’ici temporisé sur le sujet, les récentes déclarations de Scott Pruitt, ne laissent que peu d’espoir quant à ses véritables intentions.
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« L’accord de Paris est quelque chose que nous devons vraiment examiner de près », a déclaré sur Fox Scott Pruitt, ajoutant que les Etats-Unis devaient selon lui en sortir. Ce climato-sceptique affirmé estime en effet que cet accord est « une mauvaise affaire pour l’Amérique », arguant que la Chine, plus important émetteur de CO2 de la planète, et l’Inde, également gros pollueur, n’avaient « aucune obligation dans le cadre de cet accord jusqu’à 2030″, alors que les Etats-Unis, deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre, subissaient « tous les coûts sans délai ». Une position contestable bien sûr et qui semble diviser au sein même du camp républicain.
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Réputé proche de l’industrie des énergies fossiles, Scott Pruitt a toujours combattu, lorsqu’il était ministre républicain de la Justice de l’Oklahoma, les mesures réglementaires du président Barack Obama, mises en œuvre par l’EPA, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques au charbon. Il avait affirmé en décembre dernier, après sa nomination à la tête de l’agence, vouloir « faciliter à la fois la protection de l’environnement et la liberté d’agir des entreprises américaines ». Rappelons que la précédente administration s’était engagée à Paris à ce que les Etats-Unis réduisent leurs émissions de CO2 de 26 à 28% d’ici 2025, par rapport au niveau de 2005.
Crédits photo : Gage Skidmore