Toujours très entreprenant sur la scène internationale, le géant russe du nucléaire n’a jamais caché ses ambitions et pourrait désormais tenter une percée sur le marché français. Le groupe a fait savoir, le 27 décembre dernier, qu’il était intéressé par une prise de participation au sein de l’entreprise Areva, actuellement en pleine restructuration, si le gouvernement français l’y autorisait.
Entérinée par la signature d’un contrat de cession le 16 novembre dernier entre Areva et EDF, la restructuration du groupe nucléaire français et son besoin de recapitalisation offrent des opportunités d’investissements à d’autres partenaires privés. Si des rapprochements ont déjà été engagés ces derniers mois avec les groupes nucléaires nippons MHI et JNFL dans le but de faire entrer ces nouveaux investisseurs dans NewCo et Areva NP aux côtés d’EDF, d’autres pourraient suivre. On pense notamment au groupe chinois CNNC, déjà partenaire d’EDF sur le dossier de l’EPR britannique, ou à l’agence russe Rosatom qui a exprimé la semaine dernière son intérêt pour Areva.
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Lors d’une conférence de presse, Andrey Rozhdestvin, directeur de la filiale Europe de l’Ouest du géant russe, a fait savoir que son groupe serait prêt à investir dans n’importe laquelle des deux branches d’Areva, mais que l’Etat français n’y était pour l’instant pas vraiment favorable. “L’entrée dans le capital d’Areva n’est pas exclue, mais il n’y a pas de négociations [entre Rosatom et Areva] à ce jour et l’arrivée des Japonais et des Chinois dans son capital nous inquiète car Areva est notre partenaire”, a-t-il expliqué.
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Le groupe russe souhaiterait en effet renforcer une coopération historique avec la France et Areva. “Il y a des commandes de contrôle d’Areva dans les réacteurs des centrales russes et nous aimerions maintenant élargir notre coopération avec le groupe”, a-t-il ajouté. Rosatom a déjà conclu un accord avec EDF en avril 2016 afin d’assurer une coopération technique et scientifique visant à garantir la sûreté des centrales nucléaires russes, et pourrait, entre autres, selon son directeur, épauler le groupe français sur le chantier de l’EPR finlandais.
Crédits photo : Sayid Tsarnaev