Disposant d’un potentiel hydraulique et éolien considérable, l’Ethiopie développe depuis plusieurs années de nombreux projets renouvelables afin de diminuer ses émissions de CO2 et garantir un développement énergétique et économique durable. Le barrage Gibe III situé le long de la rivière Omo a été inauguré officiellement le 17 décembre dernier par le gouvernement après plus de neuf ans de travaux, et devrait permettre à terme de doubler la capacité de production électrique nationale.
Dépourvue de ressources fossiles, l’Ethiopie mise sur son potentiel renouvelable pour alimenter son développement économique et les besoins énergétiques croissants de sa population. Le pays souhaite non seulement devenir auto-suffisant en électricité, mais également exportateur d’électricité vers les pays voisins.
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Le gouvernement a lancé pour cela de grands projets d’infrastructure afin d’augmenter la production d’énergie renouvelable (dont la construction de plusieurs barrages hydroélectriques), et d’élever sa capacité hydroélectrique à 40.000 MW d’ici à 2035. Il vient dans ce cadre d’inaugurer le plus haut barrage hydraulique du continent situé à environ 350 kilomètres au sud-ouest de la capitale.
Haut de 243 mètres et baptisé Gibe III, ce barrage est le plus important d’une série de barrages hydroélectriques en construction le long de la rivière Omo, qui s’écoule du nord vers le sud. Il est composé de 10 turbines, d’une capacité de 187 MW chacune, et d’un réservoir de 15 milliards de mètres cubes. Construit par l’Italien Salini Impregilo pour un budget total de 1,5 milliard d’euros, ce projet a été financé à 40% par l’Etat éthiopien et à 60% par un prêt fourni par l’Exim-bank de Chine.
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A terme, il doit atteindre une capacité de 1870 mégawatts, ce qui en ferait le troisième barrage hydroélectrique le plus puissant d’Afrique et porterait la capacité énergétique de l’Ethiopie à 4.200 MW. Une partie de l’énergie générée par Gibe III pourrait être exportée, notamment vers le Kenya.
Crédits photo : Studio Pietrangeli