Si construire une centrale hydroélectrique en plein désert peut paraître de prime abord très surprenant, voire complètement absurde, le groupe énergétique chilien Valhalla ne s’en laisse pas compter et entend bien mener à terme son projet de centrale hydraulique de pompage-turbinage prévu dans la cordillère des Andes. Baptisé « Espejo Tarapacá » (Miroir de Tarapacá), ce projet se veut aujourd’hui l’un des plus innovants au monde et pourrait effectivement permettre de combler une large part du déficit énergétique national.
Des caractéristiques géographiques et climatiques uniques au monde
Désert réputé le plus sec au monde et jouissant de ce fait de conditions ensoleillement exceptionnelles, le désert d’Atacama est situé à seulement quelques kilomètres des côtes de l’océan Pacifique, et présente toutes les qualités géographiques pour accueillir le nouveau projet de la société Valhalla. Cette dernière envisage en effet de mettre en place à environ 100 kilomètres au sud de Iquique, une centrale hydroélectrique de pompage-turbinage d’une puissance de 300 MW.
Dans cette région du nord du Chili, la cordillère des Andes plonge quasiment dans l’océan Pacifique, et le site sélectionné se distingue par une falaise côtière située près de l’océan et contenant elle même des concavités de surface naturelle, la rendant idéale pour le stockage de l’eau de mer. Le projet entend donc tirer parti de ces caractéristiques géographiques uniques afin de mettre en place un système de stockage d’électricité et d’éliminer, à un faible coût, l’intermittence des énergies renouvelables non conventionnelles comme l’énergie solaire.
Dans les faits, la centrale fonctionnerait en pompant l’eau de mer le jour, grâce à l’énergie produite par des panneaux solaires, et produirait de l’électricité la nuit en laissant retomber cette même eau, à travers des turbines, depuis une altitude de 600 mètres. Entre-temps, l’eau serait stockée dans deux énormes réservoirs naturels d’un volume équivalent à 22.000 piscines olympiques situés au sommet de la chaîne de montagnes.
De cette manière, la centrale, dont le coût est estimé à 400 millions de dollars, fonctionnerait en continu, et proposerait une production d’électricité renouvelable, stable et abondante à un prix compétitif.
Exploiter le potentiel énergétique local
La future centrale de Tarapacá, fonctionnant à la fois à l’eau de mer et à l’énergie solaire, pourrait donc permettre d’alimenter en électricité, selon les prévisions de groupe, près de trois régions entières, et révolutionnera d’autant le marché de l’énergie local. Après avoir reçu le feu vert des autorités environnementales, les responsables de l’entreprise recherchent désormais des financements privés pour débuter la construction à la fin 2016, celle-ci devant durer trois ans et demi.
« Ces deux technologies ont été testées avec succès partout dans le monde. C’est la combinaison des deux qui ne l’a jamais été. Le Chili est le seul endroit au monde où l’on peut développer un projet de cette nature » , a déclaré avec enthousiasme Francisco Torrealba, cofondateur et responsable de la stratégie de Valhalla.
Pour rappel, le Chili est un importateur net d’énergie. Sa capacité de production peine à atteindre les 20.000 MW et est composée principalement de charbon (21%), de gaz naturel (19%), de diesel (18%) et d’énergie hydraulique (28,%). L’énergie solaire ne représente à ce jour que 4% de la production d’électricité à l’échelle nationale.
Proyecto Espejo de Tarapacá – Ingeniería de Obras from Valhalla on Vimeo.
Crédits photo : TK-LINK
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