Le Japon n’est pas le seul pays à avoir revu ses normes de sûreté nucléaire à la suite de la catastrophe de Fukushima. L’ensemble des pays qui exploitent l’énergie nucléaire ont en tiré des enseignements, à l’image de la France. En accord avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’exploitant des centrales EDF a défini un ensemble de mesures dites « post Fukushima » dont la mise en œuvre se poursuit. Dernier événement en date, l’installation du premier Diesel d’Ultime Secours (DUS), à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux.
Si les évaluations de l’ASN ont montré que le niveau de protection et de robustesse des centrales EDF était bon, la catastrophe de Fukushima a rappelé aux exploitants qu’une installation nucléaire devrait être prête à faire face à des situations exceptionnelles, voire improbables, notamment en cas de catastrophe naturelle.
C’est dans ce contexte qu’EDF a décidé d’équiper ses centrales de Diesels d’Ultime Secours destinés à prendre le relais dans l’éventualité où l’alimentation électrique des réacteurs venait à être interrompue. Rappelons que cette dernière est capitale, puisqu’elle permet le fonctionnement des systèmes de refroidissement du réacteur.
La centrale de Saint-Laurent est la première à installer un Diesel d’Ultime Secours et fait donc office de site pilote pour les réacteurs de 900 MW. Le chantier, en cours, est colossal : pour la seule fondation du bâtiment de secours abritant le DUS, il faut couler 1250 tonnes d’un béton en mesure de résister aux séismes, inondations et autres tornades.
Etant donné qu’en matière de sûreté nucléaire les situations les plus improbables doivent être envisagées, le DUS (2 groupes électrogènes de 3,5 MW chacun) n’est évidemment pas le seul moyen envisagé pour faire face à une rupture de l’alimentation électrique. Une fois raccordé au réacteur numéro 1 de la centrale, en 2017, le DUS constituera le quatrième moyen de secours concernant la seule alimentation électrique.
Le DUS offre une autonomie de 72 heures, soit plus que le temps nécessaire à la Force d’action rapide nucléaire (FARN), dont la création est aussi une mesure « post-Fukuhsima », pour intervenir sur place et apporter des moyens de secours supplémentaires.
Un deuxième DUS, dont le raccordement est prévu pour 2018, sera construit pour le second réacteur de la centrale.
COMMENTAIRES
Bonjour. Il n’y a qu’un seul groupe électrogène de 3,5mw par tranche nucléaire. Et saint Laurent n’est pas la première. Cattenom a commencé plus tôt
Et Dampierre en Burly est dotée d’un GUS (ou groupe d’ultime secours) depuis plus de quinze ans. J’ai moi même effectué des opérations d’entretien sur ce groupe lorsque j’étais en activité sur cette centrale que j’ai quittée il y a dix ans déjà.
Donc St Laurent n’est pas le premier CNPE à recevoir une telle installation.
Bien cordialement.