Le cabinet américain Platts a publié lundi 22 juin une étude sur la production nucléaire mondiale. Quels en sont les résultats et quelles perspectives peuvent être dressées pour les mois et les années à venir ?
Une production en hausse
La production mondiale d’énergie nucléaire a cru de 1% en 2014 (2,04 milliards de MWh) par rapport à 2013 (2,02). Il s’agit du premier rebond en matière de production mondiale d’énergie nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011.
Toutefois, ces résultats restent éloignés du pic atteint en 2006 (2,79 milliards de MWh). Rappelons qu’entre 2010 et 2014, le nombre de réacteurs nucléaires en activité a baissé – de 441 à 429.
Principal facteur d’explication de cette croissance, selon le cabinet Platts : la meilleure performance des centrales à travers le monde, due à une amélioration substantielle des processus de maintenance des réacteurs et à l’accroissement de leur fiabilité.
Sur les 429 réacteurs en activité dans le monde, 350 ont produit plus d’électricité en 2014 qu’en 2013. Parmi les dix tranches nucléaires les plus productives, trois sont françaises (dont Chooz-B2, numéro 1 avec 12,9 millions de MWh), quatre sont allemandes et trois américaines.
La plus grande croissance est observée aux Pays-Bas, où la seule centrale en activité a produit 42% d’électricité en plus que l’année précédente. A l’opposé, la production nucléaire argentine a chuté de 27% (deux unités nucléaires mises à l’arrêt pour maintenance en décembre) et celle de la Belgique de 21% (trois réacteurs sur sept momentanément hors service).
Des tendances contrastées
Les observations du cabinet Platts confirment une tendance déjà observée au cours de ces dernières années : la croissance de la production mondiale d’énergie nucléaire est – et continuera d’être – tirée par les pays en développement, qui sont à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement énergétique décarbonées pour alimenter en électricité des populations grandissantes et soutenir leur croissance économique sans augmenter leurs émissions de CO2.
Fin 2014, ce sont ainsi l’Argentine et l’Inde qui ont procédé à la mise en service de deux nouvelles tranches nucléaires. En 2015, la Corée du Sud sera également dotée d’un nouveau réacteur. Quant à la Chine, championne en la matière, elle construit actuellement 30 GW de capacités. En 2014, pas moins de trois unités sont entrées en service.
En revanche, dans les pays développés, la mise en place de processus de transition énergétique a conduit à l’arrêt de certains réacteurs. Au Japon, encore marqué par l’accident nucléaire de Fukushima et où les 48 réacteurs sont encore à l’arrêt, le redémarrage de certaines tranches se fera de manière très précautionneuse. L’Allemagne, engagée dans une sortie totale du nucléaire, procède quant à elle à l’arrêt progressif de ses centrales. Aux États-Unis, ce sont les faibles prix de l’électricité, engendrés notamment par une offre abondante due à l’émergence des gaz de schiste, qui ont causé la fermeture pour raison économique de deux unités de production nucléaire en 2013 et 2014.
Crédits photo : MOSSOT
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