Dans un nouveau rapport publié ce lundi 15 juin 2015, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme en matière de réchauffement climatique et demande des engagements supplémentaires de la part des Etats pour limiter à 2°C le réchauffement climatique à la fin du siècle. Des engagements qui impliquent une participation active des producteurs d’énergie dont les activités produisent une large part des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Selon les prévisions, la décarbonisation de l’économie mondiale doit désormais s’effectuer à un rythme de 6.2% par an jusqu’en 2100 si l’on veut empêcher une augmentation de température supérieure à 2°C au-dessus des températures préindustrielles. Un objectif élevé au regard des émissions actuelles et qui impose donc une mise à contribution des secteurs fortement émetteurs que sont la production énergétique ou les transports.
Dans son communiqué, l’AIE incite ainsi le secteur de l’énergie à agir pleinement pour lutter contre le changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre issues de la production et de la consommation d’énergie sont d’un niveau « deux fois plus élevé que celles issues de toutes les autres sources d’émissions confondues« , précise l’Agence qui préconise la mise en place de cinq mesures essentielles concernant l’efficacité énergétique dans l’industrie, le bâtiment et les transports, le renoncement progressif aux centrales électriques au charbon les moins efficaces, l’arrêt des nouveaux projets de construction de centrales au charbon et le développement des énergies renouvelables.
Des mesures prises en compte désormais par une partie des énergéticiens européens qui ont semble-t-il compris l’urgence de la situation et s’engagent progressivement dans des politiques d’optimisation environnementale. Les émissions moyennes de CO2 des producteurs d’électricité en Europe ont en effet enregistré en 2013 une baisse de 5,2%, atteignant ainsi 328 g/kWh contre 346 g/kWh en 2012. En France, EDF peut se targuer d’afficher un facteur carbone bien moins élevé : 17 g/kWh seulement, grâce à son parc de production décarboné à plus de 90 % (environ 75% de nucléaire, 10% d’hydraulique, et une part croissante d’énergies nouvelles).
Sans l’électricité décarbonée produite par le groupe français, les émissions augmenteraient de plus de 155 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions émises par l’ensemble de l’industrie française. Un scénario hypothétique qui met en exergue le bilan carbone très positif de l’énergie nucléaire en France, et qui souligne également tous les efforts qu’il reste à consentir au niveau européen en matière d’énergie décarbonée. Que ce soit pour les pays qui ont choisi de renoncer à l’atome (comme l’Allemagne qui a accompli d’immenses efforts pour développer les énergies vertes mais qui ne parvient toujours pas à réduire ses émissions) ou ceux qui ont au contraire choisi de renforcer sa place (comme le Royaume-Uni décidé à mettre à la retraite ses centrales thermiques les plus polluantes et à les remplacer par des centrales nucléaires et des parcs éoliens, entre autres).
Crédits photo : Mohri UN-CECAR
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