Au Japon, le nucléaire reste la source d'énergie la moins chère - L'EnerGeek

Au Japon, le nucléaire reste la source d’énergie la moins chère

Ikata_nuclear_powerplant_photo_NewslinerMalgré la hausse des coûts engendrée par la catastrophe de Fukushima, l’énergie nucléaire reste, au Japon, la source d’électricité la moins chère. C’est la conclusion d’un rapport publié lundi 11 mai par le ministère japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, et validé par un panel d’experts du secteur nucléaire.

Selon les estimations des spécialistes en charge de la rédaction de ce rapport gouvernemental, le prix d’un kilowattheure généré grâce à l’énergie nucléaire sera de 10,3 yens en 2030. Un prix bien en dessous des prévisions du prix de l’énergie électrique produite par les combustibles fossiles (entre 12,9 et 13,4 yens le kilowattheure) et les énergies renouvelables (34,7 yens pour l’éolien, 16,4 pour le photovoltaïque, 16,8 pour la géothermie et 27,1 pour l’hydroélectricité). Rappelons que le Japon, pauvre en ressources, doit importer, en grandes quantités et au prix fort, gaz, pétrole et charbon. Des importations qui ont fortement augmenté depuis 2011 et la mise à l’arrêt de l’ensemble du parc nucléaire à titre préventif après la catastrophe de Fukushima.

L’estimation de l’électricité produite par le biais de l’énergie nucléaire a toutefois été revue à la hausse par rapport à un précédent rapport publié en 2011. À l’époque, le prix de production d’un kilowattheure en 2030 avait été évalué à 8,9 yens. La nouvelle estimation prend désormais en compte les coûts de démantèlement et de rémunération des victimes en cas d’accident nucléaire.

Ce rapport a été rendu public en plein milieu d’un débat national centré sur l’énergie et le réchauffement climatique. Tokyo vient d’annoncer ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en vue de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015. Et l’année dernière, le gouvernement du Premier ministre japonais Shinzo Abe a promis de réduire la dépendance à l’énergie nucléaire (l’atome permettait de produire 30% de l’électricité nippone avant 2011) tout en favorisant le développement des énergies renouvelables. Le gouvernement souhaite toutefois que le nucléaire reste une source majeure d’énergie décarbonée et occupe une part de 20 à 22% dans le mix électrique nippon à l’horizon 2030.

Crédit photo : Newsliner

Rédigé par : arthur-leroy

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COMMENTAIRES

  • Un rapport biaisé, produit et approuvé par des experts du nucléaire. Un rapport qui compare le coût de production du nucléaire ancien, sans toutes ses externalités, avec les cas les plus chers des énergies renouvelables.

    C’est comme comparer le coût du nucléaire ancien en France avec le tarif d’achat d’il y a trois ans des plus petites installations hydrauliques, éoliennes ou photovoltaïques. Ces petites installations ne représentent qu’une très faible part de la capacité installée et de la production renouvelable.

    Mais un rapport honnête serait de comparer le coût du nucléaire nouveau avec celui de l’éolien et du solaire en 2015 pour de moyennes et grandes installations.

    Un ordre de grandeur du comparatif réel :
    http://energeia.voila.net/electri2/nucle_gb_solaire_de.htm

    Le kWh nucléaire futur de l’EPR anglais coûte bien plus cher que le kWh photovoltaïque allemand.

    Au Japon, qui était un pionnier du photovoltaïque au début des années 2000, le coût de l’électricité photovoltaïque est en baisse rapide comme partout dans le monde.

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  • @ Gaspar :
    “Mais un rapport honnête serait de comparer le coût du nucléaire nouveau avec celui de l’éolien et du solaire en 2015 pour de moyennes et grandes installations.”

    Non, un rapport honnête serait de comparer le coût du nucléaire nouveau avec celui de l’éolien + stockage ou backup. En effet, c’est malhonnête de comparer une électricité produite au moment où on en a besoin avec une électricité produite quand le vent le veut bien. Le service rendu n’est pas du tout le même.

    Idem, c’est malhonnête de comparer le coût du nucléaire tête de série anglais avec celui du PV dans un pays qui en a déjà installé 35GW. Rappel : L’écart de coût entre chaque tranche nucléaire française tête de série et les suivantes a toujours tourné autour de 25%. Le coût de l’EPR pourra donc être précisément connu que seulement lorsqu’EDF en aura construit 4-5 exemplaires.

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