L’autoconsommation séduit de plus en plus de Français, désireux de produire eux-mêmes l’énergie électrique qu’ils consomment dans leur vie quotidienne. Si leur marché en est encore à ses balbutiements, et si elles soulèvent parfois des questions relatives à leur rentabilité, la famille des éoliennes domestiques continue pourtant de s’agrandir avec l’Eolie500. Derrière ce nom de baptême se cache une éolienne à « échelle humaine », que ses concepteurs ont voulu aussi performante que simple à installer. Zoom sur une machine de conception et de fabrication française.
De l’idée à la conception
C’est en 2008 que Renaud Hesnard, alors employé chez Alstom, fait le constat que l’éolien est grandement délaissée, au profit du solaire photovoltaïque, sur le marché de l’autoconsommation. Les fabricants ne s’intéressent guère à la conception d’aérogénérateurs destinés aux particuliers : à l’époque, les plus petites éoliennes mesurent une dizaine de mètres de hauteur et nécessitent un camion-grue pour être déployées.
Il n’en faut pas plus pour qu’en 2011, ce centralien trentenaire se lance dans l’aventure de l’entrepreneuriat : il décide de créer sa propre société et de se spécialiser dans la fabrication d’éoliennes à destination de monsieur Tout-le-monde. Son projet est de mettre au point une éolienne que les particuliers peuvent monter eux-mêmes et grâce à laquelle ils peuvent répondre à la consommation électrique du réfrigérateur, de la télévision et des autres appareils électriques les plus communs dans un foyer.
« S’il faut plus de courant, le réseau le fournit sans rupture, et le consommateur paye le surplus », explique M. Hesnard à propos de son projet, qui n’est pas destiné à produire de l’électricité pour la revente.
Une machine à destination des particuliers
Quatre ans et deux brevets européens plus tard, l’entreprise francilienne Éolie a atteint son objectif et fabrique désormais une éolienne à axe vertical destinée au marché des particuliers. Haute de 4,50 mètres pour 90 kilos, cette machine est baptisée Eolie500 en raison de sa puissance (500 watts).
Conformément à la volonté de son concepteur, l’Eolie500 s’adresse aux Français désireux de produire eux-mêmes leur énergie renouvelable. Aussi, son installation ne nécessite pas de travaux contraignants : la société promet que la turbine est assemblée (grâce à des notions de base en bricolage), posée sur une dalle en béton et reliée au circuit électrique d’une habitation (grâce à un câble enterré à 60 centimètres dans le sol) en une heure.
« L’appareil doit être positionné à une distance deux fois supérieure à la hauteur de la maison afin de capter davantage de vent. Il faut donc posséder un terrain assez grand, de 500 à 1000 m², dégagé et bien exposé », précise Renaud Hesnard. Bien positionnée, l’Eolie500 permet de diminuer de 20% la consommation électrique d’un foyer.
Un marché à ses balbutiements
Eolie500 est présenté comme un appareil silencieux (moins de 35 décibels grâce à ses pales de type Darrieus hyperboloïde) et sûr (capable de résister à des vents de 215 km/h) dont la durée de vie s’étale sur une trentaine d’années. Sa forme verticale, qui lui permet de capter les vents de basse altitude, devrait lui permettre de générer pendant cette période quelques 20 MWh.
Vendue au prix unitaire de 3.790 euros, l’Eolie s’amortirait sur 15 ans. « Le marché est estimé à 10.000 machines sur cinq ans en France, où 20% du territoire est adapté à ce type d’énergie », explique Renaud Hesnard, dont la chaîne de production est dimensionnée pour la fabrication de 30 machines par mois.
Implantée à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, l’entreprise n’exclut donc pas de s’agrandir dans les années à venir en fonction de la demande. Et de se diversifier : Eolie compte en effet développer à terme des éoliennes de puissance plus élevées.
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