Malgré les aléas du calendriers, le chantier du projet ITER opéré sur le site de Cadarache à Saint-Paul-lès-Durance dans les Bouches-du-Rhône, devrait finalement entrer d’ici quelque semaines dans une nouvelle phase déterminante. Le conseil ITER prévoit en effet d’entamer très prochainement le déploiement des installations électriques qui permettront l’approvisionnement du futur réacteur expérimental de fusion.
D’un point de vue technique, la machine ITER nécessite deux postes haute tension et sept transformateurs pour garantir son alimentation électrique et atteindre une puissance totale de 1200 mégavoltampères. Une grande partie de la puissance électrique sera consacrée au circuit de refroidissement et au système cryogénique qui permettra d’abaisser la température des aimants supraconducteurs. L’installation de ces équipements devrait s’étaler sur une période de cinq à six ans.
En parallèle, la construction des 39 bâtiments techniques à la suite de la finalisation du radier du complexe tokamak se poursuit sur cette plateforme de 42 ha. Le chantier entre ainsi dans une seconde phase opérationnelle comprenant la réalisation des contrats de BTP et de génie civil passés avec F4E, Omega et le groupement Vinci Construction, Ferrovial et Razel Bec. Plus de 1500 intervenants sont attendus sur site d’ici la fin de l’année 2015.
Le projet international ITER, regroupant la Chine, l’Union européenne, l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les Etats-Unis est destiné à mettre sur pied le premier réacteur de fusion nucléaire au monde et à démontrer la faisabilité de la fusion comme source d’énergie quasi illimitée.
Si ITER est avant tout un projet expérimental et se limitera à prouver sa capacité à déclencher et entretenir dans un plasma d’hydrogène, de deutérium et de tritium, des réactions de fusion nucléaire dégageant une formidable énergie sous forme de rayonnement et de neutrons, les applications d’une telle technologie serait, en cas de succès, considérable pour l’avenir de l’humanité. Une expérimentation dont le coût devrait s’élever au total à plus de 15 milliards de dollars.
Le chantier de construction du réacteur a débuté en août 2010, mais l’obtention d’un premier plasma n’est pas attendue avant 2023, selon les derniers estimations. « En 2010, notre objectif était une production d’un premier plasma avant 2020. Il est clair aujourd’hui que cet objectif n’est plus tenable » concède au Moniteur Bernard Bigot, le nouveau directeur général d’Iter Organization. En effet, Iter a déjà accumulé un retard de plus de trois ans par rapport au calendrier prévisionnel divulgué au début des travaux en raison de la complexité technique du projet, des longs délais d’études qu’il nécessite (un an par exemple pour le génie civil du Tokamak), et des difficultés de financement. Une nouvelle feuille de route devrait être présentée au mois de novembre prochain précisant avec plus d’exactitude, le calendrier et le coût définitif du programme.
Crédits photo : ITER/Engage
Laisser un commentaire