Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Écologie qui préside désormais la fondation « Énergie pour l’Afrique », a profité de son passage à la matinale d’Europe 1, mardi 3 mars, pour présenter en détails « son plan Marshall » pour l’électrification du continent. Un projet, selon ses dires, déjà bien avancé.
Depuis qu’il s’est retiré de la vie politique française, il y a un an, et que son état de santé s’est amélioré, Jean-Louis Borloo s’est lancé dans un ambitieux projet : via sa fondation baptisée « Énergie pour l’Afrique », il s’est lancé dans un ambitieux programme qui vise, en une dizaine d’années, à électrifier l’Afrique.
« C’est un plan de 7/10 ans. On sait envoyer des gens sur la Lune mais là c’est beaucoup plus simple. C’est juste un problème de méthode. On n’a pas de problème de technologie, on n’a pas de problème de réseau. On investit 4 milliards d’euros par an pendant 12 ans en subvention et 200 milliards en prêt », explique M. Borloo pour qui l’électrification de l’Afrique présente un intérêt humain mais également géopolitique et économique.
M. Borloo constate qu’à 14 kilomètres de l’Europe seulement se trouve un continent « qui double sa population en 25 ans » et dont « un quart des mamans seulement a accès à la lumière ». Remarquant que le manque d’électricité est la cause de l’absence de lumière donc , mais aussi d’eau potable, d’éducation, de santé et de croissance, l’ancien ministre français est persuadé que ce « bouleversement majeur (…) mérite un plan stratégique ».
Et pour finir de convaincre, Jean-Louis Borloo affirme que l’électrification de l’Afrique se traduirait par une croissance du PIB européen à hauteur de 3%. « C’est-à-dire la plus grande rentabilité que l’Europe ne pourra jamais faire. C’est notre intérêt. L’Europe c’est croissance quasi zéro. S’il y a 100% d’électrification de l’Afrique, c’est 3% de croissance en Europe. C’est des milliers de milliards d’euros. C’est extrêmement rentable« .
Considéré comme « un visionnaire » par Anne Hidalgo, la maire de Paris, et soutenu par le président du Sénat Gérard Larcher et son homologue à l’Assemblée Nationale Claude Bartolone, Jean-Louis Borloo affirme avoir l’appui du Président François Hollande. « Le gouvernement finance, les réseaux diplomatiques sont à disposition mais c’est fait discrètement ».
Crédit photo : Fondation pour l’innovation politique
Laisser un commentaire